AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

mercredi 7 septembre 2011

Ma voiture a une âme

Ouais bon, je sais, vous allez dire : "complètement farfelue celle-là !" 

En même temps c'est pas tout à fait faux. Quoi ? Ah oui, la voiture. Bon, je sais pas trop comment vous annoncer ça mais ma voiture, en gros, c'est la chose qui m'accompagne depuis plus longtemps que tout autre chose "importante" de mon entourage.

"Complètement farfelue c'est sûr !"

Je l'ai eue avant mon chéri, avant ma maison, avant mes animaux, avant de vendre mon appart, alors évidemment j'ai quelques amis que je connais depuis plus longtemps que ma voiture, mais tous mes amis d'aujourd'hui n'ont pratiquement connu que cette voiture. Elle m'a accompagné dans toutes mes vies, oui, parce que j'ai eu plusieurs vies, ça aussi.

"AH ! Qu'est ce que je vous disais, n'importe quoi, tarée j'vous dit..."

Eh ! Si ça vous intéresse pas, j'vous force pas à rester hein !

Je disais donc, elle m'a accompagné courageusement à des heures indues, du soir comme du matin quand je travaillais dans la restauration, toujours là, quel que soit le temps, là aussi quand j'étais militaire et que je gravissait la colline qui menait au camp slalomant entre les sangliers et les chevreuils à 5h du matin et encore là aujourd'hui après plus de 150 000km de bons et loyaux services sans jamais, écoutez bien : JAMAIS tomber en panne. 

Elle a aussi été témoin de l'achat de mon premier appartement, elle était contente, un garage rien que pour elle, super appart d'ailleurs, je l'adorais, bon par contre des voisins très bizarres. Celle du dessus qui vient me demander de la colle pour coller son lave-vaisselle... Celui d'à côté qui me fait des sourires en coin et le plus gratiné, celui d'en face qui a des tocs, et qui fait 50 aller-retours entre sa voiture et la porte du hall pour vérifier une porte à la fois qu'il les a verrouillées et qui veut m'inviter à prendre un café. Désolée, mais on est déjà 2 dans ma tête alors ça va être compliqué de gérer tes tocs en plus, allez, bisou. 

Non non, c'était pas un asile de fous hein, juste une super résidence toute neuve à deux pas du domaine universitaire d'une grande ville dans laquelle j'ai pu investir grâce à mon travail de forcenée chez notre ami Ronald.

Ensuite ma voiture a traversé la France, plusieurs fois, tout d'abord du Sud-ouest au Nord-est puis inversement pour les vacances et cela un bon nombre de fois. Un moment elle m'a fait un p'tit coup de mou, 2 crevaisons coup sur coup et voilà comment j'ai appris à changer une roue au bord de la route sur un chemin en pente, ma main droite se souvient encore des gravier... Z'ont pas réfléchi ces cons, il faut la place des doigts aussi quand on tourne la manivelle du cric...


Voilà, enfin tout ça pour dire que ma voiture c'est le témoin de toutes mes réflexions, de tous mes petits bonheurs et aussi de mes colères noires. Les bons jours, quand je pars et qu'il fait beau, la journée s'annonce bien, agréable, pleine de promesses. Quand il pleut ou qu'il fait froid elle est mon refuge, mon cocon, elle me dorlote jusqu'au dernier moment et je sais qu'elle sera là pour me réchauffer le soir quand j'aurai passé la journée à me geler les pieds à cheval ou au milieu de la carrière. 


Elle est la transition, la soupape de sécurité entre mon travail et ma vie privée, il ne le sait pas, mais mon homme lui doit beaucoup... J'ai déjà un sale caractère, mais ce serait pire si je débarquais à la maison directement après m'être engueulée avec un de mes collaborateurs par exemple, là au moins j'ai eu le temps de décompresser, j'ai mis la musique à fond, j'ai roulé vite histoire de décrasser un peu le moteur et j'ai vu une partie de la noirceur de la journée s'échapper dans mon rétroviseur. 


Et certains soirs c'est magique, lorsque la journée a été bonne, je me répète encore une fois que c'est vraiment ça le bonheur : la tiédeur d'un soir d'été ; la satisfaction d'une élève-monitrice qui a réussi ses examens grâce au travail qu'on a fait ensemble ; le sourire d'un gamin qui a compris qu'il pouvait communiquer avec son cheval plutôt que de le subir ; quelques instants partagés avec mon cheval, sur son dos comme à ses côtés pour le soigner, son regard plein d'amour et d'attente puis la satisfaction lorsque je le raccompagne dans son box et le bruit du grain entre ses dents, la pomme qu'il vient réclamer et son regard confiant lorsque je m'éloigne ; mon chéri qui rentrera bientôt à la maison ; et ça :


Photo de M Boules de fourrure

Voilà, ma voiture a une âme, c'est l'âme de tous mes petits bonheurs et du reste aussi ;)

7 commentaires:

  1. Vite Vite j'écris avant que tu lises mon autre commentaire : Tu es Monitrice ahaha je viens de lire ton profil. Suis trop forte, héhé.

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  2. C'est très beau ce que tu écris. Vraiment.

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  3. Oui, en plus tu vois la nature fait bien les choses, c'était dans le com que j'ai supprimé par erreur...

    Merci beaucoup pour le compliment, ça fait super plaisir :-)

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  4. Je ne sais pas pourquoi, mais aux premières lignes, je me suis imaginée une 2 CV. Mais je suppose que tu vas exploser de rire, car ce ne doit pas être de ta génération...

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  5. Non, pas une 2CV, mais mes grands parents en avaient une... Ça me rappelle de grands moments ! J'ai la chance d'avoir un peu plus de confort, même si c'est pas le grand luxe :)

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  6. C'est la première voiture que mon père a eue : c'était au tout début des années 60. Je me souviens encore des sièges en toile et que mes jambes étaient trop petites pour que je les plie une fois assise au fond de la banquette ! Nom d'une pipe, ça ne me rajeunit pas, ça... :(

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  7. C'était exactement la relation que j'avais avec ma 205, jusqu'à ce qu'on me la tue!
    Ton blog est TRES intéressant, instructif, clair, marrant (tu as vu, j'ai lu qu'il fallait flatter l'auteur!^^), et ça me permet de réfléchir à l'avance à ce que je vais demander à travailler à mon cours hebdomadaire. Merci beaucoup, faudrait que tu continues, j'ai presque tout lu...

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