AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

jeudi 22 décembre 2011

J'aime pas les gens


J'aime pas les gens qui m'appellent au dernier moment pour annuler un cours.


J'aime pas les gens qui m'appellent pas du tout et qui viennent pas au cours.


J'aime pas les gens qui croient qu'un poney c'est comme un vélo, qu'on vient pour monter dessus et qu'on repart en laissant tout en plan.


J'aime pas les gens qui me prennent pour une imbécile...


J'aime pas les gens qui s'arrêtent au rond point alors qu'il n'y a personne à l'horizon.


J'aime pas les gens qui s'arrêtent au stop et qui redémarrent au moment où vous arrivez pour vous couper la route.


J'aime pas les gens qui n'ont rien compris à la psychologie du poney et qui vous donnent des conseils.


Et surtout j'aime pas les gens qui lâchent leur poney dans l'unique manège quand il pleut dehors (alors qu'ils pourraient monter ou longer) pendant qu'il y a tous les autres gens qui voudraient aussi sortir leur poney et qui ont aussi un travail. Genre je suis tout seul et je vous emmerde.

Voilà, qu'on se le dise.





mardi 6 décembre 2011

Le relâchement


Ce truc dont 90% des cavaliers n'ont jamais entendu parler.

J'avais toujours cru que le sport, c'était faire des efforts, contracter ses muscles jusqu'à obtenir ce que l'on cherchait. Et comme je suis légèrement, que dis-je, très légèrement tête de pioche, j'ai très longtemps continué à chercher des solutions dans la contraction. Je me disais qu'à un moment ou à un autre mes efforts finiraient pas payer...

Quand je dis longtemps, pour préciser (rapport à la Mesure de Temps Aléatoire Populaire Commune Unifiée ), c'est depuis toujours jusqu'à il y a environ cinq ans. Un peu de complaisance envers moi même ne fera pas de mal, non parce que j'avais quand même commencé à me rendre compte du problème toute seule avant que quelqu'un qui m'a beaucoup appris ne me permette de m'en affranchir.

Pour être un peu plus concrète, à cheval on demande quelque chose par des actions (de jambes, de mains, d'assiette, ...). Ces actions se traduisent par certains mouvements, des plus maladroits pour les débutants aux plus subtils pour les artistes. Ces mouvements mettent donc en oeuvre des muscles que je m'appliquais et que la plupart des cavaliers s'appliquent à contracter jusqu'à ce que mort s'en suive... 

Imaginez vous, pour prendre un exemple, demander à votre chien de s'asseoir en hurlant le mot "Assis" jusqu'à ce que ce pauvre chien s'assoie ou jusqu'à ce que mort s'en suive, au choix. Ce genre : 

"Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaasssssssssssssssssssiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! "

C'est pas complètement crétin ??

D'abord vous dites "Assis !" calmement, ensuite vous attendez de voir ce que fait votre chien, et si il arrivait qu'il ne s'assoit pas immédiatement, vous recommencez une deuxième fois peut être un peu plus fort, non ?

Bon ben voilà, si vous transposez ces paroles en actions (de jambes, de mains, ...), les cavaliers, eux, ils font pas ça, ils font le premier truc, le truc complètement crétin qui ne viendrait jamais à l'idée de personne...

Bon, en même temps, à notre décharge, en équitation il existe un certain précepte qui dit qu'il faut : 

"Agir, Résister, Céder"

Donc si vous avez bien compris comme moi, on dirait qu'il faudrait résister avant de céder. D'accord, mais résister à quoi ? Et combien de temps ? Non, parce qu'il y en a qui  pourraient mourir comme ça hein... C'est dangereux de dire des trucs pareil !

Alors évidemment que ce précepte est mal interprété, on n'est pas obligé de résister avant de céder si la réponse du cheval est bonne, cependant, les trois quarts des cavaliers, bêtes et cons, ben ils passent leur vie à résister... Et puis du coup, ben leur cheval il fait pareil, il résiste, il sait pas pourquoi mais bon, ça doit être ça qu'on lui demande vu que l'autre de l'autre côté il fait ça... Non parce que si on réfléchit, le plus crétin des deux c'est quand même censé être le cheval non ? Ben oui, comment lui, il peut deviner que la solution c'est de céder si même nous, cavaliers censés être les moins crétins des deux, on l'a toujours pas compris ?

Bon, on a quand même la chance que parfois, il y ait des chevaux un peu moins crétins que leur cavalier qui essaient de trouver une solution différente à leur inconfort en cédant les premiers. Ils sont rares et souvent tellement mal récompensés qu'ils ne se font pas avoir deux fois... Mais dans le lot, certains de ces chevaux ont des cavaliers un peu moins crétins que la moyenne et qui arrivent à céder juste après que leur cheval l'ait fait lui même. C'est là qu'un début de communication extrêmement fragile commence à s'établir.

Notez bien tout de même que le plus crétin des deux n'est jamais celui qu'on croit...

Donc voilà, tout ça pour dire que peut-être, si on demandait gentiment, par une action douce mais ferme et qu'ensuite on se relâchait en attendant la réponse, alors peut-être, je dis bien peut-être,  peut-être que notre cheval se dirait qu'aujourd'hui il a l'air d'avoir un cavalier un peu moins crétin qu'à l'accoutumé, et peut-être qu'on pourrait commencer à faire de l'équitation.

Il n'y a là aucun blâme à l'encontre des cavaliers, ils n'y sont pour rien, c'est à l'enseignant d'expliquer le relâchement à son élève. C'est à l'enseignant de commencer par expliquer le relâchement à son élève, bien avant de lui expliquer toute autre chose, et encore et surtout bien avant de lui expliquer "la résistance".

Alors évidemment, bien sûr que lorsqu'on monte à cheval il faut "résister", il ne s'agit pas de laisser le cheval totalement libre et indiscipliné, mais encore faut-il savoir ce qu'implique l'action de résister. Comment le faire, à quel moment, pour obtenir quoi, combien de temps ? Dans le cas contraire, ce n'est plus de l'équitation, c'est de la crétinerie aggravée.

D'autre part, la "résistance" est tout sauf de la contraction. La "résistance" doit s'effectuer dans le relâchement le plus complet du cavalier sous peine d'une totale inefficacité.

Pour être un peu claire, on a pu se rendre compte que toute l'équitation repose sur un principe simple : l'engagement des postérieurs sous la masse ayant pour résultat un abaissement des hanches, donc derrière, afin d'obtenir l'allègement du bout de devant, donc, je vous le donne en mille... devant !

Et qu'est-ce-qu'il-y-a-t'il-donc entre ces deux morceaux ???

Et bien il y a un gros crétin tout contracté qui gesticule, voilà ce qu'il y a.

Pour donner une autre image, il se trouve qu'entre la propulsion et la direction il y a quelque chose qui se trouve être la transmission si je ne me trompe pas  trop. Bon ben là, la transmission (le dos de votre cheval), et bien il y a un truc qui ressemble à un tréteau doublé d'un boulet en fonte assis en plein milieu. Imaginez donc le petit dos tout souple et tout relâché de votre cheval (oui, parce que le cheval, sans boulet sur le dos, il est relâché normalement) censé transmettre la propulsion à l'avant main, et maintenant faites rebondir dessus un tréteau en fonte de 40 à 80kg selon le modèle qui, en plus et pour couronner le tout, lui tire sur la bouche...

Vous visualisez ?

Croyez-vous vraiment à l’efficacité redoutable de ce procédé ?

Redoutable : certainement

Efficace : jamais de la vie

Voilà, voilà.

Donc si nous, cavaliers, souhaitons vraiment faire de l'équitation un jour, commençons par nous relâcher dès que possible et surtout lorsque nous demandons quelque chose. C'est loin d'être facile, cependant c'est beaucoup plus facile que de rester contracté jusqu'à ce que mort s'en suive ; pour nous comme pour la pauvre bête qui se trouve être sous nos fesses... Sans ça, cette dernière ne comprendra jamais ce que nous lui voulons et tous nos efforts pour nous faire comprendre seront annulés par la contraction que nous opposons à son fonctionnement.




Quelques infos qui pourraient servir :


- Ce n'est pas au cheval d'être confortable pour vous, c'est à vous d'être confortables pour lui.

- Une résistance qui dure plus de trois foulées n'est plus une résistance, c'est une crétinerie aggravée, voire pire.

- Dans le doute, estimez que votre cheval est plus intelligent que vous.

- Ne résistez pas parce que vous savez qu'il va résister, c'est un procès d'intention, vous n'en savez rien alors laissez lui le bénéfice du doute et redemandez si besoin.




Une petite citation pour la route :


"Demandez souvent, contentez-vous de peu, récompensez beaucoup."





Devoir pour la semaine prochaine : 

- Trouvez l'auteur de cette phrase

- Relâchez-vous bon sang !