AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

lundi 13 février 2012

Le coup de froid


Voilà l'article sur le coup de froid, c'est vraiment très vieillot, mais il y a toujours de bonnes choses à prendre dans les recettes de grand-mères, alors à vous de vous faire une idée !


Chez le cheval, le "refroidissement" ressemble beaucoup à celui de l'homme.


Origine :

Maladie virale et, tout comme chez l'homme, il y aurait de nombreuses souches de virus.


Symptômes :

Semblables à ceux de l'homme : lassitude, inappétence, frissons, poussées thermiques (39°5 à 40°) et accélération du pouls (50-60). On observe habituellement un écoulement nasal muco-purulent sans que les ganglions soient atteints.


Traitement :

Le fait important qu'il ne faut pas oublier est que cette maladie est très contagieuse et peut rapidement se propager dans toute l'écurie. La première des choses est d'isoler complètement le cheval malade. Il faut ensuite s'attacher à lui prodiguer certains soins comme le couvrir et lui bander les membres (les extrémités se refroidissent très facilement), il est également bon d'aérer le local sans créer de courant d'air pour autant et il est utile de le mettre à la diète légère (mashes et foin).

Le vétérinaire vous conseillera probablement un électuaire contenant un fébrifuge et une série d'injections antibiotiques pour arrêter toute invasion bactérienne secondaire. Tout comme chez l'homme, le cheval a la gorge douloureuse et une toux rauque. Et il est hors de doute qu'un électuaire approprié étalé sur la langue deux ou trois fois pas jour aura un effet salutaire. Il y a des propriétaires qui tiennent l'administration d'électuaires pour une méthode surannée mais il y a de vieux traitements qui doivent encore être recommandés. Il semble bien que les meilleurs résultats s'obtiennent en associant les anciens traitements aux thérapeutiques modernes.

La maladie évoluant, la décharge nasale s'installe, ce qui cause une gêne certaine au cheval qui retirera alors grand bénéfice de fumigations deux fois par jour. On fait fumer un cheval en utilisant un vieux sac avec de nombreux trous ouvrant largement vers le bas pour faciliter le passage de l'air. On place un peu de foin dans le fond du sac et on verse dessus des essences balsamiques ou de l'huile d'eucalyptus. On verse ensuite de l'eau bouillante sur le tout et des vapeurs médicamenteuses s'élèvent. On maintient la tête du cheval dans le sac. Il sera obligé de respirer les vapeurs, de mauvaise grâce d'ailleurs, mais ce faisant les sécrétions nasales s'éliminent et la respiration s'en trouve facilitée. Pendant tout le temps que dure la fumigation, il faut rester auprès du cheval, au cas où l'animal serait pris de panique ou éprouverait une gêne quelconque. (De nos jours il existe des masques de fumigations avec des cartouches déjà toutes prêtes, je pense que le progrès c'est pas mal non plus !)

Deux fois par jour, fermer toutes les fenêtres, enlever toutes les couvertures et les bandages, faire un pansage correct et remettre ensuite couvertures et bandages.

Tout ceci a le même effet tonique sur le cheval qu'un bon bain sur un malade qui garde le lit et joue un rôle important dans la guérison.


Combien de temps nécessite la convalescence ?

L'évolution de cette maladie s'étale en moyenne sur dix jours. Ce qui veut dire que le cheval doit être soigné et mis au repos pendant au moins quinze jours. Après, reprise graduelle du travail pour arriver à la vie normale au bout de huit à dix jours. Il peut arriver que la toux persiste pendant des mois, ce qui ne signifie pas pour autant que le cheval soit devenu poussif, mais, tant que cette toux persiste, le cheval ne doit pas travailler.

La même chose peut s'observer après une atteinte de gourme. Les deux affections, le coup de froid et la gourme, ont en commun la faculté de provoquer de sévères pharyngites ou laryngites qui demandent beaucoup de temps pour disparaître. Il peut arriver que la pharyngite et la laryngite nécessitent, au cours d'accès aigus, une trachéotomie d'urgence, pour permettre au malade de respirer librement durant la convalescence.



Bon, vous conviendrez que toutes les idées ne sont pas à reprendre, mais j'aime bien l'idée des couvertures et bandages pour rester bien au chaud, du pansage revitalisant, et il m'arrive d'utiliser les huiles essentielles d'eucalyptus lorsque la paille du box de mon cheval est un peu trop poussiéreuse à mon goût.

Voilà, voilà ! 

vendredi 10 février 2012

La Gourme, c'est moche !


Suite à un commentaire de Victoria, j'ai retrouvé dans un de mes bouquins du fin fond de ma bibliothèque "équine" ("Le cheval et ses maladie" que vous trouvez en lien dans mon onglet : "Les indispensables de l'Homme de Cheval") tout plein d'infos sur cette vilaine maladie qui peut toucher nos chevaux. J'ai donc décider des les partager avec vous en me disant que ça pourrait sûrement servir ! Attention, l'édition de mon bouquin date de 1998 donc il se peut que les traitements aient un peu évolués aujourd'hui, de toutes façons l'avis d'un vétérinaire est obligatoire lorsque l'on est confronté à ce type d'affection.


La gourme est provoquée par le développement d'un germe générateur de pus, le Streptococcus equi. C'est une maladie très contagieuse (qui fait sans doute suite à une atteinte virale) et elle peut se répandre comme le feu dans une écurie, un centre équestre, voire une prairie.


Symptômes


Les premiers signes sont identiques à ceux du coup de froid : lassitude, inappétence, température élevée, pouls accéléré.

Toutefois, dans la gourme, l'écoulement nasal est précoce et, d'entrée, purulent. Des grumeaux de pus peuvent être observés au niveau des naseaux.

Il y a toujours une inflammation de la gorge et le cheval peut avoir du mal à déglutir. Au bout de peu de temps, la ganglions lymphatiques de la tête s'hypertrophient. Les ganglions les plus couramment atteints sont ceux situés entre les deux angles de la mâchoire inférieure (l'auge). Mais les glandes parotides, voisines de la base de l'oreille, peuvent également être touchées. Les ganglions sont alors oedématiés et douloureux à la palpation. Ils peuvent s'abcéder



Dans de rares circonstances, d'autres ganglions lymphatiques des autres organes peuvent réagir : on parle alors de "gourme généralisée".


Traitement


Il faut respecter les même principes que ceux préconisés pour le traitement du coup de froid (oui, du coup je vais y consacrer un autre article, ça vient !), mais, avec la gourme, l'isolement doit être rigoureux et absolu. De plus, les instruments utilisés pour le pansage ou l'alimentation doivent être désinfectés deux fois par jour et toute la litière enlevée des écuries devrait être brûlée. Des mashes rafraîchissants ou des barbotages sont encore plus nécessaires que dans le coup de froid en raison de l'atteinte laryngée (votre cheval a très mal à la gorge).

Les fumigations sont également des plus utiles dans la gourme et doivent être faites au moins deux fois par jour. Après chacune d'elles, il est bon de nettoyer les naseaux et de les enduire de vaseline. On fera, deux fois par jour, des compresses d'eau salée chaude sur les ganglions réagissants (une cuillerée à soupe de sel pour quatre litre d'eau), ce qui facilitera et abrégera d'abcédation si elle doit avoir lieu. Vous pouvez savoir quand l'abcès est mûr en percevant la zone molle sous votre doigt (oui je sais c'est dégueu, mais c'est comme ça qu'on fait...). Il est évident que l'amélioration suit rapidement la ponction et le drainage du pus.

Image des HN (article sur la gourme)

Abcès percé (signe d'amélioration en vue)

Dans la grande majorité des cas, les abcès gourmeux sont limités à la région de la tête mais, dans la gourme généralisée, il peuvent apparaître dans n'importe quelle région du corps où il y a un ganglion lymphatique (face interne ou externe des membres, ganglions mésentériques, foie, reins, etc.).

Dans le cas où cette abcédation erratique se produit, l'issue fatale peut être à redouter. Heureusement, le recours aux antibiotiques modernes a rendu exceptionnelle la mort des suites de la gourme. Un traitement antibiotique est indispensable et il est important de le démarrer au plus tôt, dès les premiers signes, surtout si on a appris que la gourme sévit dans la région.


Prévention


Il existe des vaccins contre la gourme : les résultats sont variables. De toutes façons, comme dans toute vaccination, il faut une quinzaine de jours pour créer un rempart immunitaire.





Voilà, j'espère ne jamais avoir affaire à cette maladie, c'est vraiment pas drôle pour eux... Bon courage à Victoria et à sa jument.

jeudi 9 février 2012

Un lien, des photos, le Jumping de Bordeaux


Comme vous ne le savez sûrement pas, je suis allée au Jumping de Bordeaux le week-end dernier afin d'assister entre autre à l'avant dernière étape Coupe du Monde de CSO. 

Que dire excepté que ce fut un magnifique spectacle, organisation parfaite, exposants nombreux, produits innovants, pistes sublimes, chevaux exceptionnels et cavaliers époustouflants ! 

J'aurais adoré vous poster quelques photos, mais mon pauvre Reflex non professionnel n'a pas été à la hauteur de mes espérances, et les flashes étant interdits (bien que certains ne l'aient pas encore compris), les photos que j'ai pu prendre ne rendent pas grand chose d'intéressant...

Pour me faire pardonner, je vous mets le lien d'un site (Taussat Beach Pictures) que j'ai découvert sur lequel vous pourrez voir quelques clichés pris lors des épreuves. Vous pouvez également regarder le replay de l'étape Coupe du Monde (tapez Jumping Bordeaux dans la barre de recherche pour trouver plus rapidement, pas moyen d'avoir un lien direct) qui nous aura tenu en haleine jusqu'à la dernière minute et dont le dénouement ne manquera pas de vous faire sourire, voire sauter au plafond pour les plus fervents admirateurs d'un certain cavalier d'acier.

J'ai également assisté à l'épreuve de puissance du vendredi soir que j'ai trouvé extrêmement intéressante du fait qu'elle se courait sur un vertical et non sur un mur comme on aime à le faire. J'ai trouvé que ce choix était plus que jamais d'actualité car il est bien plus proche d'une équitation raisonnée qui évolue dans le "sens du cheval". Pour moi, le choix du mur sonnait comme une menace pour le cheval qui ne voyait pas de l'autre côté et qui était impressionné par cette obstacle massif sur lequel il avait très certainement l'impression qu'il pourrait se faire mal (bien que ce ne soit pas le cas étant donné qu'il était depuis bien longtemps composé de petites briques d'aggloméré). 

A Bordeaux, le choix a été fait de travailler sur un vertical plus ou moins "appelé" par un gros sous bassement rouge : 


Comme vous le constatez, cette obstacle est bien "oreillé" ce qui veut dire qu'il est bien encadré par de gros chandelier qui permettent au cheval de se sentir appuyé et amené vers son obstacle. Deuxième chose, le sous-bassement rouge est bien visible et un peu avancé par rapport aux barres ; on dit que l'obstacle est "appelé", il aide le cheval à se reculer de son obstacle afin de l'aider à prendre sa battue d'appel à l'endroit le plus adéquat pour réussir son saut. Les couleurs choisies sont des couleurs que le cheval distingue très bien de part leur contraste (rouge/blanc). Enfin, le choix de mettre des barres permet au cheval de voir de l'autre côté, ce qui a pour effet de beaucoup moins l'inquiéter, les barres utilisées sont d'autre part plus légères que la moyenne et sont posées sur des fiches de sécurité qui se déboîtent en cas de problème.

Le fait que le cheval puisse voire de l'autre côté a donc pour effet de le rassurer, mais également de moins l'impressionner, il aura donc tendance à prendre moins de marge de sécurité pour sauter. Le cheval sait que les barres tombent, il n'a donc pas "l'obligation" de passer au dessus, il le fait s'il le peut et s'il le veut uniquement. D'autre part, l'obstacle était orienté vers la sortie afin d'aider encore le cheval à aller vers sa barre et l'épreuve était "bridée" à 4 barrages + 1 bonus. Toutes ces choses font que j'ai trouvé cette épreuve extrêmement pédagogique et intéressante, elle a vraiment été pensée en "Homme de Cheval" et grâce à cela le spectacle a été magnifique.

Nous avons vus quelques chevaux impressionnés à partir d'1.90m dont un qui s'est arrêté devant la barre. Après une caresse et les encouragements de son cavalier et pour ne pas rester sur un échec (très mauvais pour le moral du cheval) il y est allé tout de même. La barre est tombée mais son cavalier l'a vraiment récompensé d'avoir essayé. Ensuite, il y a eu deux autres catégories de chevaux : 

Les guerriers : ceux qui y seraient allé coûte que coûte quelle que soit la hauteur, certains de leurs cavaliers ont fait le choix de les arrêter en cours de route malgré leur réussite au barrage précédent. J'ai trouvé cela vraiment extraordinaire vu l'enjeu ; le respect et la connaissance de leur cheval font vraiment de ces cavaliers des gens exceptionnels. Bravo à eux.

Les indifférents : pour moi ce sont les chevaux les plus impressionnants, et celui qui a gagné fait partie de cette catégorie. Jusqu'à 2.10m on ne l'a pas vu sourciller, il est allé sur sa barre comme s'il y avait 1.20m à sauter. On aurait presque eu l'impression qu'il nous disait : 

"Non mais vous n'avez que ça à me mettre sous les sabots ? Franchement, c'est ridicule..."

On l'a en effet vu commencer à se poser des questions autour de 2.10m et il a fait la faute à 2.15m (le barrage bonus). Je ne sais pas si c'est une bonne chose pour lui de l'avoir poussé jusque là. J'ai l'impression que ce qui fait la force de cette catégorie de chevaux, c'est justement le fait qu'ils se sentent invincibles. Il ne faudrait pas que le fait de lui avoir prouvé le contraire lui ait fait perdre cette grande force morale. Cependant  j'imagine que si son cavalier a estimé qu'il pouvait se le permettre c'est qu'il connaît assez bien son cheval pour se dire que cela ne porte pas à conséquence. Je crois qu'à sa place je serais aller ressauter un "petit" obstacle d'1.30m au paddock en sortant de piste pour rassurer mon cheval ou un truc du genre (c'est d'ailleurs peut-être ce qu'il a fait).

Nous avons également assisté à 2 belles chutes de cavaliers (sans gravité). Evidemment, vous devez bien vous rendre compte qu'on ne saute pas 2m comme ça ! Ça secoue un petit peu quand même, et le cheval vous envoie tellement en l'air que parfois on ne retombe pas tout à fait "en face" de sa selle, ce qui peut parfois se terminer par une séparation de corps. Une troisième chute a été évitée de justesse, le cavalier étant resté bien accroché à l'encolure de sa monture avant de se remettre en selle. 

Voilà, ce fut donc un Jumping de Bordeaux riche en émotions et en rebondissements (c'est le cas de le dire). Une petite photo du vainqueur de la puissance à 2.10m pour finir : 

Marc Dilasser et sa monture Non Coupable sur 2.10m


Et pour vous donner un petit aperçu de l'envergure et de la hauteur de l'obstacle :

Non non, ce ne sont pas les gens qui sont petits, je vous rassure...

Voilà voilà, je n'ai malheureusement pas eu le temps d'assister à la coupe du monde d'attelage et de voltige mais j'imagine que le spectacle a également été à la hauteur de l'évènement. Tout ça pour dire que si vous en avez l'occasion et qu'une étape de la coupe du monde passe près de chez vous, n'hésitez pas à aller y faire un tour, vous ne serez pas déçus !