AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

jeudi 3 septembre 2020

L'équitation, un loisir ? Vraiment ?? Mais pour qui ?

Il y a quelques temps,  après un cours (qui avait plus ou moins mal tourné pour une de mes cavalières), j'ai eu une discussion qui m'a fait réfléchir... Réfléchir sur ma manière d'enseigner, sur ces comportements qui provoquent chez moi un agacement pratiquement incontrôlable et donc par voie de conséquence, des mots qui peuvent parfois (souvent) blesser celui ou celle à qui ils sont adressés mais qui ont pour but premier de faire réagir, puis réfléchir, la personne en question.

Je m'explique. Souvent je demande aux cavaliers pourquoi ils font telle ou telle chose. Cela peut être une action de main, de jambe, ou bien un exercice spécifique pendant leur détente, etc. J'ai besoin de connaître leur démarche, leur intention, le but recherché, quelque chose pour poser les bases du message que j'ai à faire passer. 

Je suis mal habituée parce que j'ai éduqué mes cavaliers à réfléchir "cheval", donc quand je pose la question j'ai une réponse à peu près construite et qui a du sens, ensuite je n'ai plus qu'à expliquer pourquoi l'action n'était pas forcément judicieuse, ou peut être trop tardive ou trop précoce et que le cheval ne pouvait pas répondre correctement à cette demande parce qu'il lui manquait un paramètre pour "entendre" et "comprendre" ce qu'on lui voulait.

Bref, quand ça se passe comme ça tout va bien. La communication est établie entre le cavalier, son cheval et moi, chacun cherche à comprendre l'autre et à l'amener quelque part, condition sine qua non à la transmission de compétences équestres. 

Le véritable problème se pose lorsque je récupère des cavaliers qui ont souvent des années de pratique mais "ailleurs". Et ce "ailleurs" je le déteste parce qu'il fabrique des cavaliers totalement inconscients des dégâts (oui oui, je dis bien des dégâts) qu'ils peuvent faire sur un cheval en toute "innocence", sans même se rendre compte qu'ils provoquent de l'incompréhension, du stress, du mal-être, de la peur et parfois même de la souffrance. Ces cavaliers, qui, quand je pose la question du pourquoi ils ont fait telle ou telle action me répondent "je sais pas", et qui, quand je cherche à aller plus loin, à les pousser dans leur retranchement pour les mettre face au problème se ferment totalement ou se mettent en colère.

Ces cavaliers qui me disent que quand il viennent faire du cheval ce n'est pas pour se prendre la tête car c'est leur loisir (LEUR loisir !!), cette réponse me rend tellement malade que je ne sais pas quoi leur répondre sans devenir complètement hystérique.

Depuis quand l'équitation est un "loisir" comme les autres ?? Qui a réussi à faire croire à tout le monde  que le cheval peut être exploité comme un outil, qu'il n'a pas de capacité cognitive, de réflexion, qu'il n'a pas son propre ressenti concernant le monde qui l'entoure et les gens qui se succèdent sur son dos ??? Vraiment, il y a des gens qui croient que faire de l'équitation c'est comme faire du vélo ou du golf ? 

Mais qui est capable de penser une ineptie pareille ??

 

Donc reprenons le problème depuis le début. Qu'est ce que l'équitation pour le cheval ? Lorsque je pose la question pendant mes cours (adultes hein, pour les enfants je m'y prends autrement), j'obtiens souvent ce genre de réponse : une contrainte.

UNE CONTRAINTE !

Donc mon loisir est une contrainte pour un autre être vivant, c'est ça que vous m'expliquez ?? Et les gens n'ont aucun problème avec ça ?? Un peu plus et on parlerait d'asservissement non ??? Il ne faut pas s'étonner que les partis animalistes aient le vent en poupe avec une telle manière d'appréhender notre rapport à l'animal dans un sport qui se veut proche de la nature et "éthique"... Tu parles d'une éthique !

En revanche, si vous posez la question à un cavalier professionnel (un bon professionnel hein, souvent les cavaliers de très haut niveau quelle que soit la discipline et bon nombre d'autres qui sont de vrais "Hommes" de chevaux), il vous répondra que pour son cheval l'équitation est une source de développement sur le plan intellectuel et musculaire et qu'il en retire souvent de la satisfaction car il a une relation de complicité avec son cavalier. Ces cavaliers créent une osmose avec leur cheval en établissant une communication qui leur permet à tous les deux d'évoluer vers des objectifs sportifs ou non d'ailleurs. Evidemment que les objectifs sont fixés par le cavalier, mais il ne faut pas croire qu'il les atteindrait sans l'adhésion sans faille de son partenaire équin, personne n'a jamais réussi à faire enchaîner un parcours à 1.60m ni 12 changements de pied au temps à un cheval par la force, JAMAIS.

Du coup, pourquoi cette notion de respect, d'échange, de partenariat et de communication n'est elle pas enseignée SYSTÉMATIQUEMENT aux cavaliers ? Quand on me dit "je suis pas là pour me prendre la tête" je dois répondre quoi moi ?? Donc si tu te prends pas la tête c'est ton cheval qui doit en subir les conséquences ??? Pour caricaturer, tu vas mettre un grand coup de talon à ton cheval parce qu'il n'a pas fait ce que tu voulais mais sans savoir si déjà il avait compris ta demande et donc à fortiori s'il comprendra la "punition" ?? Mais dans ce cas, ne viens pas monter sur mes chevaux !! Jamais de la vie ! Pourquoi auraient-ils à subir cela ?  Monter sur un animal tel que le cheval ça se mérite, ça n'est pas parce que tu payes que tu n'as pas de devoir envers cet autre être vivant qui te porte et te supporte malgré tes actions inconséquentes et irréfléchies ! Il doit COMPRENDRE ce qu'il fait, et pour cela tu dois faire l'effort de te rendre compréhensible !

La moindre des choses quand on vient profiter de la bienveillance de cet animal est de lui témoigner du respect, et le premier des respects c'est d'essayer de comprendre comment il fonctionne, comment il réfléchit, comment il apprend, comment il interprète nos demandes et nos actions, non ?? 

Evidemment qu'il faut parfois les remettre à leur place, ce sont des mastodontes à côté de nous, mais cela doit être fait dans les règles de l'art, le cheval doit comprendre quelle erreur il a commise et y associer la "punition" qu'il reçoit. Punition qui n'a pas besoin d'être violente si le cheval a été éduqué depuis le début à gérer sa masse et sa force à côté d'un humain beaucoup moins résistant que lui. Hausser le ton, arrêter une action "volée" ou remettre le cheval à sa place initiale (avant l'erreur) suffit souvent à lui faire comprendre qu'il n'a pas donné la bonne réponse au problème qu'on lui a posé. 

S'agiter, s'énerver, recommencer X fois de la même manière en attendant une réponse différente est non seulement inutile mais en plus complètement idiot si l'on sait comment fonctionne/réfléchit un cheval. Cela revient à penser qu'il va faire une déduction dont il est strictement incapable, comme je le répète souvent à mes élèves, le développement du cerveau du cheval correspond à celui d'un enfant de 5 ans ou à peu près, ça n'est pas Einstein !!! Il ne peut pas deviner (ou plutôt déduire par la réflexion) d'où vient le problème, c'est à nous de le déterminer et de lui décomposer le travail en petite séquences qu'il peut comprendre et assimiler. 

Donc au lieu de se dépêcher, de s'agiter, de tout mélanger et de tout "exiger" en même temps, il serait bon de se demander : 

- Qu'est ce que je veux obtenir ?

- Comment je peux décomposer cet objectif ? Quelles en sont les étapes successives ?

- Comment je vais faire comprendre chaque étape à mon cheval (quelles aides utiliser ?)

- Comment mon cheval peut-il comprendre ma demande ? En d'autres termes, y a t'il une possibilité qu'il interprète mal ma demande ?

- Comment modifier ma demande afin d'ajuster la réponse du cheval ?

- Comment faire comprendre à mon cheval qu'il a donné la réponse juste afin qu'il l'assimile et la reproduise à chaque demande identique ?

Donc oui, en effet, il faut un minimum "se prendre la tête", l'équitation est un sport de réflexion avant tout mais ça, peu de personnes veulent l'entendre. Aucune instance ne veut non plus prendre en compte, je veux dire VRAIMENT prendre en compte le deuxième être vivant impliqué dans ce sport, dans ce "loisir". 

A la base l'Equitation est un Art, cet Art était auparavant réservé aux riches, à l'aristocratie, aux rois, etc. Ces derniers prenaient des leçons auprès d'écuyers qui ne les ménageaient pas, même une tête couronnée pouvait se faire remonter les bretelles pendant ses séances d'équitation. Le cheval a souvent été considéré comme un Etre sacré, supérieur, imposant le plus grand respect à chacun.

Cet Art s'est ensuite transformé en sport, ce sport s'est démocratisé et aujourd'hui il s'est peu à peu transformé en loisir. Ce loisir a dégénéré au point que plus grand monde ne s'inquiète de la qualité de l'enseignement, chacun croit qu'il peut "faire du cheval" comme on "fait du vélo" ou de la trottinette... Et surtout, personne n'ose affirmer le contraire car il ne faudrait pas empêcher de tourner le business de "la planète cheval" 

En conclusion, même si ça me coûte quelques "clients", je continuerai à essayer de faire comprendre au cavalier qu'il doit plus au cheval que ce que le cheval ne lui doit, en d'autres termes qu'il paye pour être redevable... Redevable de respect, redevable de bienveillance, redevable de réflexion, redevable de volonté de bien faire pour créer une véritable communication et faire en sorte que le cheval passe lui aussi un moment agréable avec son cavalier. 

Les chevaux aiment le contact humain, ce sont des animaux extrêmement bienveillants et sociables, ils apprécient "l'équitation" lorsque celle-ci est pratiquée avec la volonté et la capacité de se "livrer" complètement à eux, sans faux semblant, sans posture, sans égo. A partir de là, l'échange peut avoir lieu et certains moments deviennent tout simplement magiques... 

lundi 16 septembre 2019

Serait-ce trop demander ??


Cher propriétaire d'amour que j'aime beaucoup, comment te dire... Oui, comment te dire que lorsque je suis dans les écuries, dans MES écuries, ce qui arrive à peu de choses près 7 jours sur 7 et certainement plus de 12 heures sur 24 cela ne veut pas forcément dire que je suis à ton service...

Comment t'expliquer cela simplement... Voyons... Comme je te l'ai annoncé clairement lorsque tu es arrivé chez moi, j'ai instauré une règle, une règle très simple à comprendre : mes jours de repos sont le dimanche et le lundi et mes journées se limitent à une amplitude horaire allant de 8h à 20h même si je suis dans les écuries parfois bien avant et parfois bien après.

Enfin, le dimanche lorsque je ne t'accompagne pas en concours, sinon il n'y a que le lundi mais bon, ça je sais que tu t'en fiches, bref...

Bien malheureusement (et je ne m'en plains pas, ne te fourvoie pas sur ce point), chez moi l'expression "jour de repos" ne veut pas dire que je ne travaille pas, parce que sinon ton gentil poney ne mangerait pas... En revanche elle veut dire que je me repose... Enfin que j'aimerais... oui, en fait ça me fait mal d'avoir à te faire de la peine comme ça mais..., que j'aimerais vraiment beaucoup me reposer....

DE TOI !!

Oui de toi, toi qui crois que je suis ton amie et que je suis là pour toi tous les jours que Dieu fait, que je répondrai toujours à tes questions qu'elles soient débiles, intelligentes, existentielles ou bien juste techniques. Tu sais, je ne veux pas te dire que je ne suis pas ton amie, j'aimerais bien être ton amie car les amis ça se respecte et j'ai un grand respect pour les gens qui se respectent, mais malheureusement je ne peux pas... Je ne peux pas car visiblement tu ne me respectes pas beaucoup...

(Il paraît que le respect ça fonctionne dans les deux sens...)

Car oui tu le vois bien, je suis là, à deux pas de toi, je m'occupe de ton poney adoré pour lui remettre du foin, lui remettre de l'eau, balayer l'écurie et préparer les rations entre beaucoup d'autres choses que je fais et que je dois faire pour le bon fonctionnement et le bien être de tout ce petit monde... 

Mais ce n'est pas parce que je suis à deux pas de toi (et oui, en effet, je suis chez moi, je ne peux pas aller ailleurs...) que je suis à ton service pour répondre à toutes les questions saugrenues, farfelues (ou pas d'ailleurs) qui te passent par la tête...

Car tu le sais, ces questions j'y réponds habituellement de bonne grâce, avec la meilleur volonté du monde, cette volonté de t'apporter tous les éléments qui pourraient te permettre de mieux appréhender ton problème, voire même de le résoudre. J'aime vraiment beaucoup mon métier tu sais, la transmission du savoir c'est important pour moi et je ne suis pas avare de conseils mais... MAIS...

* S'il te plait, pose toi juste cette question : 

Si à chaque fois que tu es en week-end peinard chez toi, (fais ton choix) :

- en train de lire un bouquin, 
- en train de faire bronzette au bord de ta piscine 
- ou encore en pleine balade dominicale, 

un de tes (encore une fois fais ton choix) :

- clients
- collègues
- patrons 

débarquait pour te poser une question sur (tu sais quoi faire) :

- le dossier en cours
- la dernière réunion
- le projet super important du moment
- la commande qu'il t'a passée
- ou encore mieux pourquoi pas, histoire de bien te pourrir ta journée, la connerie qu'il estime que tu as faite en travaillant sur tel ou tel engin, fichier ou autre...

Quelle serait ta réaction ?

Attention je ne parle pas d'un week-end une fois exceptionnellement comme ça, je dis à chaque fois, tous les putain de week-ends que Dieu fait, tu dirais quoi ? Hein ? Tu penserais quoi ?

Alors je sais pas moi, que pourrais-tu dire ? Qu'il te fait chier ce connard à se permettre de venir chez toi le week-end pour te parler boulot ? Peut-être que tu lui dirais d'aller se faire voir et tu irais dès lundi te plaindre à la direction pour ce comportement digne d'un harceleur professionnel ? Peut-être même que tu serais à deux doigts de lui coller ta main dans la figure non ?

Tu peux mettre ta petite réponse personnelle en commentaire si tu le souhaites, maintenant je vais te dire ce que je fais, moi...

Alors moi déjà je t'interdis pas de venir chez moi parce que chez moi c'est aussi chez ton poney... Et comme j'estime que tu n'as pas à être privé de ton poney (même si peut-être ton poney ne serait pas forcément malheureux d'être privé de toi, mais bon, je m'égare ça c'est une autre question), je n'ai aucun, mais alors, aucun problème sur le fait que tu viennes profiter des installations pour monter,  faire jouer, admirer, soigner, panser, longer ton faire valoir émotionnel (pardon) ton souffre douleur (re pardon et c'est pas souvent vrai heureusement) ton seul ami (décidément...) ton petit protégé (oui c'est bien ça).

Mais tu t'es déjà certainement demandé pourquoi je paraissais si froide et distante ces jours là ?? Et à ces moments là, je pense que tu t'es dis : 

"Punaise elle est vraiment pas sympa aujourd'hui, c'est pas cool" (et sûrement avec des mots moins sympa, genre, qu'est ce qu'elle a cette connasse aujourd'hui ?? Pourquoi elle répond pas à mes questions comme d'habitude ??)

Ben la réponse est là... C'est ça que je fais, moi... C'est ça ma réponse au manque de respect... En fait j'essaie juste de me protéger en ne paraissant pas trop désagréable (car j'ai quand même beaucoup de respect pour toi et je ne voudrais pas te blesser) mais en essayant de ne pas te donner envie de me parler... Subtile non ?? Mais bon, malheureusement pour moi, la subtilité n'est pas accessible à tous... 

Du coup voilà la raison de ma présence ici aujourd'hui, j'essaie de t'expliquer clairement pourquoi tu me traites souvent de connasse dans ta tête le dimanche et le lundi.


C'EST PARCE QUE , j'aimerais... Oui, encore une fois désolée... J'aimerais que tu fasses en sorte de ne pas exiger de moi ce que tu exécrerais qu'on exige de toi un jour de repos, à savoir, accepter avec le sourire que l'on fasse irruption dans ton salon ou au bord de ta piscine pour te poser une question qui aurait largement pu attendre mardi (lundi pour toi si tu préfères)...

Si ça n'est toujours pas clair pour toi remonte à la petite astérisque * et recommence...


Merci de ton attention




mardi 10 septembre 2019

Humeur du soir


J'ai depuis toujours une fascination pour les artisans d'art, qu'ils soient souffleurs de verre, tailleurs de pierre, sculpteurs sur bois, ...

Ces hommes qui façonnent des matériaux traversant les âges, ces hommes qui créent des oeuvres ensuite elles même spectatrices de l'évolution du monde et des générations...

Je n'ai malheureusement pas souvent l'occasion d'admirer leurs prouesses autrement que par la télévision mais j'ai la chance (et j'espère qu'il me pardonnera cette mise en lumière impromptue) d'avoir un de ces hommes de l'art sous les yeux assez régulièrement.

Il faut souligner que ce dernier sculpte et façonne un matériaux vivant qui ne souffre aucune approximation (enfin si l'on veut bien faire son métier)...


Généralement on n'y fait pas attention car on est trop occupé à ses propres tâches mais si l'on prend le temps de poser les yeux, ne serait-ce qu'un instant, sur les mains de l'artisan on ne peut qu'être subjugué par cette alliance de force et de délicatesse, de rapidité et de précision. Cela m'a frappé ce matin...

La question qui m'est venue est la suivante :

Est-ce le métier qui rend l'artisan si admirable ou est-ce l'homme ou plutôt la beauté de son geste qui rend le métier tellement remarquable ?

Peut-être un sujet à développer pour les philosophes en herbe... Moi je préfère en rester à mon émerveillement naïf lorsque j'ose en prendre le temps

Allez... je m'en retourne à des préoccupations plus terre à terre...



dimanche 20 novembre 2016

L'exercice de la semaine

Hey ! Ça faisait longtemps !! Promis j'aimerais bien écrire un peu plus mais j'ai vraiment pas le temps du tout !!

Du coup, vu que je me suis trouvé un super exercice cette semaine, je me suis dit que j'allais au moins vous en faire profiter. Ça sera toujours ça de pris me direz vous !!
Oui, bon, j'en mets souvent en vrai...  des supers exercices...
Mais bon, re désolée mais j'ai vraiment pas le temps de les transposer par écrit. Donc là, vu que j'ai 5 minutes, j'en profite ! Je m'excuse d'avance pour la syntaxe et le manque d'originalité dans le texte mais on peut pas tout avoir hein !


Alors voilà, en fait c'est un exercice multi fonction que vous pouvez utiliser à cheval ou en longe, si vous savez longer correctement cela s'entend, et avec des élèves si vous êtes enseignant.

Comme vous pouvez le constater, c'est un travail sur le cercle, il demande pas mal de concentration au cavalier comme au cheval. Je n'ai que des jeunes chevaux et je me suis rendu compte que c'était très éducatif pour eux mais ça leur demande beaucoup donc 5 minutes à chaque main au trot après la détente sont déjà grandement suffisants avant de faire une bonne pause et de faire la même chose au galop. Viendra ensuite le temps d'inclure les transitions !


 
Alors, le dispositif est constitué de 5 barres au sol et d'un bon nombre de repères visuels. Alors oui, on pourrait se dire que les repères visuels sont facultatifs, je me suis longtemps dit ça mais en fait non... Non parce que même si vous êtes cavalier professionnel et que vous visualisez très bien l'endroit où vous voulez passer, votre cheval lui, il visualise rien du tout ! Et du coup, il est dans le flou. Et s'il est dans le flou il se pose des questions, et s'il se pose des questions il n'est pas 100% concentré sur ce que vous lui demandez.

Bref, les repères visuels c'est top pour les cavaliers mais c'est encore plus top pour les chevaux !

Donc, pour en revenir au dispositif, il faut s'imaginer un cercle de 25m où sont posées deux barres au sol réglées pour le galop (3m à 3.50m) légèrement inclinées vers le centre du cercle pour inciter cheval et cavalier à continuer de tourner. La barre en mousse (jaune sur la photo) sera placée sur la limite maximum que vous voulez laisser au cheval pour dessiner sa courbe. Sur la photo elle est au sol totalement au bout des barres parce que j'avais un cheval avec une grande amplitude mais pour mes élèves, la barre en mousse était posée à cheval sur les barres pour les obliger à rester un peu plus à l'intérieur. Et pour un groupe hétérogène poneys/chevaux, la barre en mousse servait de limite : poneys à l'intérieur et chevaux à l'extérieur avec une deuxième barre en mousse pour ces dernier à l'extérieur.

Dans le prolongement vers l'intérieur du cercle, trois barres réglées pour le trot (1.10 à 1.30m) avec également des limites intérieures et extérieures pour bien aiguiller la trajectoire du cheval exactement dans la même idée que pour les barres au galop.

Dans l'idée ça ressemble un peu à ça avec la barre en mousse (rouge) du milieu que l'on peut déplacer à cheval sur les barres pour fixer une limite intérieure. On peut également utiliser des plots.




Début de séance, on familiarise le cheval avec le dispositif en passant autour du cercle au pas, puis sur les barres "galop" (3 foulées de pas vers l'extérieur et 2 foulées plus proche de l'intérieur en fonction de l'inclinaison et du cheval) aux deux mains.

Ensuite même chose au trot en passant d'abord à l'extérieur puis sur les barres "galop" où deux foulées doivent rentrer en passant entre le centre et l'extérieur des barres. C'est là qu'il faut être vigilant pour s'adapter à chaque cheval et à chaque passage (l'amplitude se modifie en fonction de la décontraction du cheval). 

Par exemple, début de séance l'amplitude du cheval a tendance à être modeste donc je commence plutôt vers le centre des barres puis, petit à petit j'évase mon cercle pour demander au cheval une amplitude plus importante lorsque je le sens plus décontracté.

Lorsque j'ai une bonne vision de l'amplitude de mon cheval, je déplace mon cercle pour passer sur les barres au trot, d'abord légèrement vers l'intérieur si je sens que mon cheval se retient et appréhende les barres, puis j'évase lorsqu'il se rassure et se décontracte pour lui demander plus d'amplitude. Attention, le cercle au trot est plus petit, entre 15 et 18m, il faudra donc avoir une incurvation plus importante pour assurer une poussée régulière, garante du maintient de la cadence et de l'amplitude !! Ceci n'est pas si simple si l'on veut garder un cheval serein et confiant.

ATTENTION : Le travail sur les barres au sol peut être très bénéfique s'il est pratiqué correctement, mais il peut également faire beaucoup de mal si les réglages ne sont pas adaptés au cheval ou que le travail n'est pas mené dans le calme et la décontraction ! Soyez donc sûrs de vos réglages et ne vous obstinez pas si votre cheval s'énerve. Repassez à l'étape précédente jusqu'à ce qu'il soit rassuré. Avec certains chevaux anxieux je ne passe pas du tout sur les barres au trot, je reste sur le réglage "galop" au trot les premières séances, jusqu'à ce qu'ils soient assez rassurés pour inclure la barre supplémentaire.

Une fois ceci bien posé, je passe au travail au galop (parfois je détends d'ailleurs au galop avant le travail au trot pour certains chevaux plus contractés). Au galop pareil, je m'installe à l'extérieur du cercle puis je passe sur les barres au galop deux à trois fois jusqu'à obtenir un passage "parfait", j'évite de réitérer les passages "gratuits" si le cheval a bien fait. Dans ce cas, je fais un passage à l'extérieur en guise de récompense ou un passage au trot sur les barres "galop" pour que le cheval soit récompensé de son implication.

Quand tout ceci est bien acquis, il est temps de passer au travail de transitions où l'objectif est de passer d'un exercice à l'autre avec le maximum de fluidité et de décontraction. Pour maintenir la progressivité, je commence au trot sur les barres "galop" puis au trot sur les barres "trot" puis je pars au galop immédiatement pour aller passer les barres "galop", dès celles-ci franchies transition au trot pour repasser sur les barres "trot" si la transition est réussie ou sur les barres "galop" si la transition est plus compliquée pour enfin repasser les barres "trot" et ainsi de suite  pendant 5 bonnes minutes à chaque main.

En fin de travail, si tout s'est bien passé, le cheval devrait se mettre de lui même en extension d'encolure où il est alors possible de passer au trot sur les barres "galop" ou "trot" en fonction de la capacité du cheval à maintenir sa cadence et son amplitude avec la tête basse une ou deux fois puis marcher large dans la carrière afin de récompenser le cheval en le laissant se déplacer librement et sans contrainte.

Voilà !! J'espère que c'est assez clair !

Ah oui, et pour la longe, il faut être très vigilant sur la taille du cercle, car trop grand ou trop petit, l'axe dans lequel arrivera le cheval sur les barres l'empêchera de réaliser l'exercice dans la bonne incurvation. Encore plus en longe qu'à cheval, les repères visuels seront importants pour aiguiller le cheval dans la bonne direction, il faudra être très vigilant car il est hors de question d'envoyer un cheval au galop sur les barres "trot" cela le mettrait en grande difficulté. Dans le doute, rester sur les barres "galop" aux trois allures sera déjà un excellent exercice pour lui et pour vous !

Dernière chose : attention aux barres au sol "surélevées", j'adore travailler avec de petits plots qui surélèvent les barres, mais pas pour ce type d'exercice, en tous cas pas pour le réglage "trot", car cela puni excessivement les chevaux lorsqu'ils "se trompent" et cela s'avère souvent contre productif.

C'est à vous !!!

mardi 26 mai 2015

Du bon sens que diable !



Bon, j'en ai pas tous les jours non plus mais j'essaie de progresser !!

Depuis que je gère mes propres écuries, vous seriez surpris du nombre de débilités insensées que l'on peut entendre au détour d'une allée de boxes ou au bord d'une carrière. Le plus souvent proférées par des gens qui disent "s'y connaître"...

Je sais bien que l'on ne peut pas lutter contre l'ignorance de l'ignorant qui croit savoir, mais quand même ! Mes oreilles saignent et mes yeux aussi !

Je sens bien que vous aimeriez des exemples, j'en ai pas des masses car mon cerveau a une grande capacité d'oubli concernant les débilités alors voici un petit florilège des conneries dont je me souviens mais il y a bien pire dont je ne me souviens plus.

- "Mon cheval a besoin d'un jour de repos par semaine = mon cheval reste au boxe "
C'est pas comme si ce cheval se "reposait" 23h/24 enfermé dans son boxe...

- "Je vais changer de cheval car celui-ci n'est pas compétitif"
De quoi tu me parles ? T'arrives déjà pas à monter dessus sans qu'il te trimballe ni a aller droit ne serait-ce qu'au trot !!

- Les gens qui montent un 3 ans et qui au bout de 5 minutes 30 sont déjà au galop dans la carrière à faire des cercles de moins de 10m et qui "comprennent pas le problème parce qu'il est super ce cheval"
Évidemment qu'il est super, c'est moi qui l'ai débourré et c'est justement parce qu'il n'y a pas des nazes comme toi tous les jours sur son pauvre dos de 3 ans qu'il est super, sans déconner t'es pas prêt de remonter dessus...

- "La ponette de mon fils doit enchaîner des parcours tous les jours, ça n'est pas normal qu'elle regarde autant en concours et qu'elle s'arrête"
Comment te dire, si t'avais pas acheté un jeune cheval à ton fils qu'est à peine galop 3 déjà ça serait plus simple, de plus, ça n'est pas d'enchaîner à la maison qui va la rassurer en concours, donc si tu veux vraiment faire quelque chose d'intelligent, tu prends ton camion, ton fils et ta ponette et tu les emmènes travailler sur d'autres terrains vu que ça te fait chier de payer une pension et que tu préfères que ton fils travaille tout seul chez toi plutôt que de lui faire prendre des cours dans une structure adaptée. Évidemment il ne l'a pas fait car il n'a "pas le temps"

- Y en a aussi qui se disent que ça va être bon pour leur poney de leur amener une ration de 8L de mélange spécial cheval de course alors que le dit poney ne travaille que 2h par semaine avec des débutants sur le dos...
Moi j'dis, mais oui pourquoi pas ?! ...

- Ah, oui, y en a aussi qui achètent un réformé Pur Sang de 4 ans (très gentil mais réformé, Pur Sang et 4 ans quand même) et qui se disent que partir en balade sans casque, non accompagné alors qu'on est juste à peine galop 4 et qu'on a comme qui dirait un grave problème physique qui pourrait se déclencher intempestivement n'est pas du tout un problème...
Amis suicidaires bonjour...

- Ah oui, et j'adore ceux qui, lorsque vous êtes à côté et que vous venez de balayer, disent à leur cheval en sortant du boxe "ne salit pas hein !" comme si ce dernier allait se mettre à voler au dessus du sol alors qu'il est bien stipulé dans le règlement intérieur de curer les pieds de son cheval avant toute sortie du boxe. Ceux là même qui reviennent par le même chemin, voient bien que le cheval n'a manifestement pas volé vu qu'ils en ont foutu partout, passent à côté du balais et s'en vont en vous adressant un "Bonne soirée !!" emprunt du sentiment du travail bien fait et de la journée rondement menée... Et qui, lorsqu'au bout de la 5ème fois vous osez leur demander gentiment (ou peut-être pas désolée) de curer les pieds afin de ne pas avoir de nouveau 50 mètres à balayer étant donné qu'il en étale forcément sur toute la longueur sinon ce serait pas drôle, vous rétorquent qu'ils le font systématiquement ainsi que le coup de balais...
Ben là je sais plus quoi dire à part qu'il fait chier le Père Noël à passer avec ses rennes tous les soirs dans l'écurie, parce que lui ON SAIT qu'il pourrait voler

- Sinon y a ceux qui promènent leur cheval comme un chien sans laisse et qui s'étonnent qu'il se barre et qu'il marche sur sa longe ou ses rênes, sans compter le bordel que ça fout dans l'écurie ou le cours qui est en train de se dérouler dans la carrière
Tu t'es pris pour Monty Roberts ou quoi ??

- Se dire qu'on va enchaîner le parcours qui est sur la carrière avec le cheval d'une autre propriétaire alors qu'on lui a dit qu'on avait fait du dressage, laisser des traces d'un méchant stop devant un oxer avec des barres en vrac et se dire que je vais pas m'en rendre compte (surtout que j'avais monté ce cheval la veille justement pour le déplanter après une mauvaise séance).
Je dois vraiment avoir l'air d'une débile profonde....

- Allez promener son cheval en main 15 minutes tous les soirs alors qu'il est resté enfermé toute la journée et se demander au bout de 15 jours pourquoi il devient ingérable.
Sans commentaire...

Ceci n'est évidemment qu'un court extrait de tout ce qui peut se passer et je tiens à préciser que j'ai bien évidemment donné à tous ces gens les conseils ou consignes adéquats avant qu'ils ne fassent ces choses. C'est bien pour ça que toutes ces choses ont tendance à me rendre complètement dingue et je m'étonne encore de n'avoir insulté personne...

Voilà voilà, donc pour finir, je vais vous faire partager une lecture emprunte de bon sens (ça changera un peu), l'auteur n'a rien inventé mais il donne des conseils précis ainsi que des clés intéressantes pour tous ceux qui voudraient acquérir un cheval de dressage et l'exploiter à bon escient. Je l'ai lu en une soirée et, malgré quelques photos malheureuses où l'attitude du cheval ou du cavalier ne me paraissent pas des plus exemplaires au sens littéral du mot, je l'ai trouvé très juste, très loin du style ampoulé et sans aucun intérêt de certains autres écrits sur la discipline.


Ce livre est très loin d'un livre technique mais vraiment toute la base y est, et comme il le dit parfaitement, c'est la base qui est essentielle et il faut savoir y revenir autant que nécessaire quelque soit son propre niveau. L'échelle de progression d'un jeune cheval y est bien abordée ainsi que tous les exercices de base.

En tant que professionnelle cela m'a fait grand bien de lire ce livre, mais j'en aurais tiré autant de bénéfice en tant qu'amateur, je vous le recommande donc chaudement car il se lit facilement et est parfaitement compréhensible que vous soyez amateur ou averti. Des choses simples, bien expliquées avec des phrases claires qui ramènent à l'essentiel, cet essentiel qui, s'il était appliqué par tous, amènerait n'importe quel cheval a un niveau de dressage plus que respectable.

BONNE LECTURE !!!

lundi 16 mars 2015

Du rapport entre Mars, le Vanuatu et les "guerres" de religion


En ce moment, lorsque je prends la voiture je suis branchée sur France Info, alors chéri me dit que c'est une "radio de vieux" mais moi je trouve qu'il vaut mieux écouter France Info que regarder le JT de 20h pour avoir une vision un peu moins faussée de l'actualité (on est d'accord qu'on est loin du compte de toute façon mais je n'ai malheureusement plus le temps de lire Courrier International ou toute presse de ce type...).

Du coup, quand je tombe sur des reportages scientifiques comme la découverte d'un océan sur la planète Mars ça me fascine ! D'autant plus quand j'apprends que cet océan a existé il y a plus de 4 milliards d'années et que, d'après les dires des scientifiques, cette eau aurait été potable pour nous ; truc de dingue !! 

En revanche, ce qui me fait réfléchir c'est que cet océan a bel et bien disparu il y a plus de 4 MILLIARDS d'années, tout ça parce que le noyau liquide de Mars s'est refroidi entraînant la disparition du champ magnétique qui protégeait l'atmosphère de la planète permettant l'existence d'eau liquide. Et là je me dis, et nous alors ?? Nous aussi notre jolie planète a un noyau liquide qui refroidit au fur et à mesure que les années passent, peut-être qu'un jour notre planète n'aura plus non plus d'atmosphère ni d'eau liquide !

Cette réflexion m'amène tout naturellement à penser aux îles du Vanuatu qui viennent de subir les ravages d'un des pires cyclones qu'elles n'aient jamais connues. Je pense au réchauffement climatique et à l'inéluctable augmentation du niveau des océans... C'est bizarre, on vient de se demander quand l'eau disparaîtrait de la planète, et là tout d'un coup il y en aurait trop ?

Tout dépend sur quelle échelle on se place en fait... Nous ne sommes que des fourmis dans l'univers, nous ne nous préoccupons que de notre présent et éventuellement de notre futur proche (et encore avec les résultats qu'on connaît...) Si l'Etre Humain existe encore dans quelques centaines d'années, il apprendra dans les livres d'histoire et de géographie qu'à partir des années 2000 le nombre des phénomènes climatiques exceptionnels (cyclones, ras de marée, inondations, ...) a commencé à augmenter de manière exponentielle jusqu'à atteindre ... Atteindre quoi ?

...Un point de non retour ? 
...La destruction de l'Humanité ? (dans ce cas plus de livres d'histoire pour s'en souvenir)

                             ----->   Ça c'est ce que je pense mais que je n'aime pas

...Un tel niveau que les États du monde entier se sont mis à agir ensemble pour prendre des mesures permettant de réguler la pollution, la surexploitation des ressources, la surpopulation etc. sans tenir compte des préoccupations purement mercantiles des lobby du pétrole, de l'agro-alimentaire, des laboratoires pharmaceutiques ou encore des chamailleries des politiciens ou des lubies destructrices de certains milliardaires égocentriques ou autres grands de ce monde...

                            -----> Ça c'est pour moi purement utopique mais j'aimerais me tromper

On est d'accord que tout n'est pas si simple, mais quand même, toutes ces personnes soi disant bien intentionnées mettent véritablement beaucoup de mauvaise volonté à travailler ensemble et à se mettre d'accord sur UNE chose qui me paraît somme toute essentielle :

 LA SURVIE DE L’HUMANITÉ

Voilà, alors pour tout vous dire moi je m'en fous de la survie de l'Humanité, je me dis que quand ça nous tombera sur la gueule, l'apocalypse, la bombe nucléaire, la dernière épidémie à la mode ou je n'sais quelle autre abomination issue des dérives de nos sociétés modernes et ben ça sera bien fait pour nous, on l'aura bien cherché avec tout le bordel qu'on a foutu depuis le début...

Mais bon, si je fais abstraction de ça, quand j'en arrive là, je pense à (excusez moi mais quand même) tous ces débiles profonds qui posent des bombes, tuent des gens et gesticulent comme des pantins désarticulés au nom d'un Dieu qui ne leur a certainement rien demandé et que (s'il existe) doit les prendre encore plus pour des débiles profonds que moi ; ils agissent au nom d'une religion dont ils ne comprennent à priori ni le sens, ni l'esprit (moi non plus mais je ne tue personne pardon). Sont-ils même en capacité de lire et de comprendre leurs soi disant textes sacrés dont on ne sait pas non plus d'où ils viennent exactement parce que quand même, faudrait arrêter de nous prendre pour des cons avec la Bible, le Coran et tous ces très jolis livres plein d'histoires que chacun peut interpréter comme ça lui chante etc. Cette vaste fumisterie dure depuis la nuit des temps et il serait bien présomptueux de vouloir s'en émanciper puisqu'elle fait tourner une partie du monde et donne de l'espoir aux plus démunis (il paraît) mais quand même ! 

Bon, vous aurez compris que tout cela me dépasse... Ce qui me dépasse également, et pour en revenir à des gens plus civilisés mais tout aussi stupides, c'est ce mot que nos politiciens ne cessent de répéter. Mais si, vous l'avez entendu et re entendu, on vous l'a rabâché sans cesse et on ne cesse encore de le prononcer à tort et à travers !! 

CHANGEMENT

"Le changement c'est maintenant", "il faut que ça change", "nous avons besoin de changement", et bla bla bla, tra la la et je n'sais quoi.

Sans déconner !!!!  Mais quoi, vous voulez qu'on retourne à l'âge de pierre, à l'anarchie, à la loi du plus fort, aux guerres coloniales ??! Ce changement c'est quoi à la fin ??

Le changement on l'a fait, en France du moins (et en Europe et dans la plus grande partie de l'Occident et ailleurs aussi), on est dans un pays civilisé et démocratique dans lequel la culture, l'innovation et la recherche ont une place prépondérante, nous sommes au top de l'évolution et on veut changer ?? On veut changer quoi ?!! Y a rien à changer, y a juste à arrêter de se chamailler pour des conneries à deux balles et à se mettre à travailler ensemble  bordel de merde !


Ah, c'est sûr que si on continue à défaire tout ce que l'autre a fait parce que c'était l'autre qui l'a fait et que donc c'est nul, on risque pas d'aller loin ni d'améliorer grand chose, enfin si, avec 3 pas en avant et 2.9 en arrière on fini bien par avancer, mais d'ici à ce qu'on arrive au bout il n'y aura plus d'eau sur cette planète...  

Alors ok,  il paraît que ce n'est pas la destination qui compte, c'est le voyage pour y parvenir mais bon, c'est bien joli mais en attendant y en a qui n'apprécient pas beaucoup le voyage...

Il paraît qu'il y a encore des gens qui meurent de faim et de froid dans la rue ! Il paraît qu'il y a encore des milliers d'arbres victimes de la déforestation, des espèces animales et végétales en voie de disparition, des êtres humains réduits à l'esclavage, et encore des tas de problèmes mais surtout !


IL Y A ENCORE DES ÊTRES HUMAINS QUI POURRAIENT AGIR

Il paraît...
 

mardi 12 novembre 2013

TV... QUOI ??


Bah ouais, je sais, comme d'hab vous avez encore attendu des plombes ! 


En même temps j'ai un peu autre chose à foutre en ce moment hein...



Désolée hein, mais l'air de rien tenir des écuries c'est un peu de boulot, genre tu te lèves pas après 7h quel que soit le jour parce que les chevaux ils ont quand même faim même si c'est férié, genre tu t'enquilles tous les boxes et plus ça va plus y en a à faire (mais je vais pas me plaindre...), tu donnes le foin, tu balayes, tu remplis les abreuvoirs, tu vas nourrir les poneys, tu remplis les abreuvoirs, tu passes la barre dans la carrière, tu te dis qu'il faudrait rentrer du foin, tu montes deux chevaux, tu fais les soins aux deux chevaux en question, tu remets les couvertures, tu fais un tour des crottins dans les boxes en répondant au quinzième appel de la matinée, tu vérifies que le mec de décath il t'a pas oublié pour la commande, tu prépares les rations, tu te dis qu'il va falloir recommander du grain et tu te dis dans ta tête qu'il faudrait noter combien de sacs de quoi tu veux commander parce que quand tu vas avoir l'idée de le faire tu seras à cheval forcément et t'auras oublié combien il reste de machin et combien tu veux de truc. Oui parce que forcément, au moment où t'es avec les sacs d'aliment, c'est soit trop tôt, soit entre midi et deux, soit trop tard, c'est moche...



Après tu nourris et tu vas prendre un café comme ça t'en profites pour répondre aux dix textos que t'as reçu dans la matinée pour te demander si y a cours, comment il était mon cheval, est ce que ça va la toux de Caramel, et les croûtes de Damoiselle c'est mieux ? Et sinon j'arrive vers 15h, mon boxe sera prêt ? Et toi t'envoies un texto à ton maréchal préféré d'amour parce que ton poney il a déféré et parce qu'il voulait aussi savoir quand la jument de machin arrive parce qu'il préfère la re ferrer chez toi, c'est moins la merde que là où elle était avant (d'ailleurs ça me fait penser que je l'ai pas appelé pour mon poney déféré alors vous m'excusez deux minutes je reviens...)

... 



Voilà, désolée, on en était où ?? Ah oui, la pause café, donc t'envoies tes textos, tu vérifies les trucs que t'avais oublié de vérifier, tu fais le point des factures, tu fais la liste des trucs que t'as encore oublié d'acheter quand t'es allée chez le sellier, genre un mousqueton ou un truc à deux balles que ça te fait bien chier de pas avoir parce qu'il va falloir que t'y retourne rien que pour ça et que ça se trouve tu vas encore oublier au moment où t'y seras parce que tu vas taper la discute avec le vendeur... Fin bon, je m'égare... Ensuite tu repars pour monter le cheval suivant, tu fais les soins, tu de dis que ça serait bien de le tondre mais t'attends un peu parce que tu te remets tout juste du coup de pied que t'as pris y a 3 jours et que t'as cru que cette putain de jument t'avait pété le genou alors que t'avais presque fini la tonte. Tu passes un coup de balais, tu fais un peu de rangement parce que hier y avait les cours et que tout le monde n'a pas la même idée du rangement que toi. Tu te dis qu'il faudrait appeler la dame qui te lave les tapis pour lui en refiler un paquet, d'ailleurs il te semble bien qu'elle a encore des protec de transport à toi qu'elle t'a pas encore ramené, y avait pas des tapis aussi avec d'ailleurs ?? Pfff, t'en sais plus rien ma pauv'fille, s'en est passé un paquet des trucs depuis qu'elle est venue la dernière fois ! Bon, elle te dira ça quand tu l'appelleras pour venir chercher les tapis, on est plus à une semaine près ! 



Entre deux, tu passes dans le bureau et tu te dis que t'es assez fière de ta déco de Noël, ça a vraiment de la gueule, les cavaliers vont adorer ! Tu cherches tes gants que t'as encore posé on ne sait où, heureusement que t'en as au moins 5 paires, y en a toujours une qui traîne là où t'es en train de chercher même si c'est pas ceux là que tu voulais parce que là c'était les pourris pour aller déplacer la rampe à fumier et que ça fait chier de prendre la paire la plus neuve pour aller mettre les mains dans la merde, et forcément, quand c'est pour aller monter c'est les pourris que tu retrouves... Fin bon, je passe les détails sordides... Donc en allant déplacer la rampe à fumier pour que le mec de la société de ramassage puisse venir chercher la benne tu te dis que c'est le moment de ramasser toute la merde qu'il y a autour et que ton "colocataire" se fait un plaisir d'étaler partout, tu te rends compte que ta pelle est tordue et qu'elle commence à tirer la gueule, donc tu te dis qu'il va falloir penser à aller en acheter une autre, oui, parce que déjà que déplacer la merde c'est pas une activité extraordinaire en soi, si c'est pour le faire avec du matos de merde c'est un coup à friser le pétage de plomb surtout quand t'as commencé ta journée avec que des emmerdes et sous la flotte (chose qui peut arriver assez régulièrement...)



Ensuite tu vas donner le foin, tu rentres les chevaux que t'as sorti le matin, tu leur rechanges leurs couvertures, bah oui, y a la couverture de dehors et la couverture de dedans, vous y connaissez rien ou quoi ? Ensuite tu donnes le foin aux poneys dehors et tu leur remets de l'eau, tu les engueules parce qu'ils sont pas foutus de te laisser passer quand tu distribues le foin et qu'il y en a bien un qui va réussir à s'empaler sur ta fourche en voulant manger avant les copains... 



Bon allez, je reviens je vais donner le foin, bah oui, parce que telle que vous ne me voyez pas, là, je prends sur mon temps pour vous pondre un truc qui ne ressemble à rien alors que je devrais déjà être en train de préparer les filets à foin, donc j'y vais hein... Si je retrouve mes gants...



......







Bon, donc ça fait à peu près une heure que je suis partie, j'espère que vous ne m'attendiez pas ! 



Donc tu te fais chier avec le foin parce qu'il fait à moitié nuit et que tu vois pas les ficelles qui tiennent la boule de foin, c'est donc beaucoup moins pratique pour les couper, t'es assez contente d'avoir regonflé les roues de la brouette hier parce que ça roule quand même vachement mieux, ensuite, si vous avez suivi, tu vas donner le foin aux poneys, mais en vrai cette fois, donc tu te rends compte que ça serait pas mal de passer un coup de serpillière dans ce satané couloir que tu sais pas pourquoi quelqu'un a eu l'idée de carreler en blanc... Donc une fois que t'as donné le foin aux poneys, les chevaux qui sont avec et que tu veux rentrer ben ils sont tout au fond dans la boue, donc là tes contente d'avoir échangé tes bottes en cuir pour monter contre tes bottes en caoutchouc étanches pour marcher dans la merde. Oui parce que c'est pas tous les jours le cas, des fois t'as oublié et tu t'en rends compte que quand t'as les pieds dedans... Dans la merde.



Nan parce que je vous ai passé sous silence tous les allez-retours que tu fais pour rien dans la journée, genre, rien que tout à l'heure quand je vous ai abandonné pour la deuxième fois je suis revenue deux fois sur mes pas après avoir cherché mes gants dehors alors qu'ils étaient dedans dans mon seau à pansage, ensuite je suis repartie pour récupérer les filets à foin dans les boxes et je suis revenue chercher les mousquetons que j'avais acheté pour que ce soit plus simple et surtout plus rapide de les accrocher et décrocher. 



Et je vous passe le moment où t'arrives au foin ou dans la graineterie et où t'as pas le couteau que tu t'étais pourtant dit qu'il fallait prendre mais que quelqu'un t'as appelé ou parlé pendant ce temps et que t'as fait encore une demi-douzaine de trucs sur la route pour rentabiliser le trajet, tu l'as tellement bien rentabilisé que tu te souviens plus pourquoi tu l'as fait au départ et c'est que quand t'arrives dans l'autre sens que l'évidence te saute aux yeux... 



"Putain le couteau bordel !!! J'vais jamais y arriver !"


Donc, en allant mettre le foin aux poneys t'as une propriétaire qu'arrive, ça tombe bien du coup elle t'aide à ramener les deux zozos qui étaient dehors et même qu'elle leur remet de l'eau, c'est toujours ça de moins à faire ; pendant ce temps y a la propriétaire du cheval qui vient d'arriver qui est là, il faut qu'on voit où elle peut ranger ses affaires, comment ça se passe, que tu lui files un double des clés, que tu récupères le carnet, que tu notes ses coordonnées, les soins pour son cheval, les rations, quelle(s) couverture(s) il faut lui mettre à quel moment de la journée, tu lui offres un café, tu fais un peu de social, c'est aussi ça ton métier, t'essaies de savoir où ils en sont tous les deux dans le boulot, les concours, le saut, le plat, et la famille ça va ?? Nan j'déconne... Bon, pendant ce temps t'as répondu au énième texto sur les cours de demain, t'as aussi répondu au texto de la proprio qui te demande si t'es encore là et qui t'avais dit qu'elle arrivait dans son texto de 13h38, ... il est 18h23 quand tu reçois le texto "J'arrive" et à l'heure où je vous parle il est 18h54 et elle est toujours pas là... Elle habite à deux minutes trente. Je pense qu'un jour je ferai un billet tout entier à son sujet d'ailleurs, c'est une personne à qui il n'arrive que des choses extraordinaires !!


Ah, bah quand on parle du loup... (Du coup je vais aller nourrir et puis je finirai bien au chaud dans mon canapé si ça vous dérange pas !)




.....



Donc t'as discuté avec la propriétaire pendant que son gosse commençait à jouer avec la déco de Noël que tu avais amoureusement disposée (en vrai c'est pas vrai parce que j'avais prévu le coup, j'ai tout mis en hauteur... On me la fait pas à l'envers à moi, j'commence à les connaître les zozos), elle te raconte des trucs que même avec la meilleure volonté du monde t'arrives pas à croire et pourtant, pendant qu'elle te raconte tous ces trucs incroyables, il se passe encore un truc incroyable, y a son bébé chien qui se fait attaquer par le con de chien du "colocataire" (il se peut qu'un jour on le retrouve enfourché lui aussi... Fin bon, si on vous demande vous direz que vous n'êtes au courant de rien hein...), le truc qui n'est jamais arrivé et qui n'arrive jamais, sauf à elle. Tout ça pour dire que c'est incroyable mais qu'elle a tellement la poisse que tout compte fait, la probabilité que ces choses lui arrivent vraiment n'est pas si infime que ça...

Fin bon, tu vois l'heure tourner, ton billet qu'est pas fini et que pourtant t'aimerais bien terminer une bonne fois pour toutes pour être débarrassée, et tu discutes parce que c'est aussi ça tenir une écurie, j'ai un caractère de merde mais je passe pas ma journée à envoyer chier tout le monde non plus. Bon, tu lui proposes pas de café cette fois, faut pas abuser, tu finis par te dire que tu finiras ton billet à la maison et qu'il va falloir que t'aille nourrir. Il fait nuit noir, tu refais un tour des crottins et des abreuvoirs pour ceux qui ne sont pas automatiques, tu culpabilises parce que t'as écrit ton billet alors qu'il y avait mille autres trucs à faire de bien plus nécessaires. Tu ranges tout ton bazar, tu oublies le post-it où l'adresse mail de ta nouvelle pensionnaire est notée, tu lui prépareras sa facture demain en espérant que t'auras le temps parce que c'est mercredi et que t'as un paquet de trucs à faire en plus des cours. 

En rentrant tu passes un coup de fil à une élève qui doit venir en cours demain avec ses fils et qui devait t'appeler pour te dire à quelle heure et qui ne l'a pas fait évidemment, tu lui laisses un message pour qu'elle te rappelle et t'auras de la chance si elle te rappelle avant 23h sinon elle te rappellera pas et arrivera la gueule enfarinée demain à telle heure en te disant : " Ah, ben je pensais pas que t'aurais d'autre cours à cette heure ci ....." Tu te dis aussi que ça va être le bordel demain parce que le maréchal il vient début d'aprèm et qu'à tous les coups ça va être pile poil à l'heure où t'as les gamins qui préparent les poneys et que ça va le gonfler même s'il est super cool, donc tu te dis que tu vas lui envoyer un texto pour le prévenir que s'il peut venir vers 13h ça sera pas plus mal.

Tu te dis encore au moins cinquante choses que t'oublies aussitôt, genre qu'il faudrait passer à la banque déposer des chèques, à la poste pour envoyer les carnets, mais non en fait, il faut attendre que l'autre carnet revienne de France Galop où il aurait jamais dû atterrir mais encore une fois je passe les détails et que tu renverras les deux en même temps. Tu te dis qu'il faut que tu fasses un point sur les factures, sur les déclarations Urssaf, sur les remises de chèques ; tu repenses aussi à cette dame qui a appelé pour mettre sa très bonne jument de compétition chez toi et tu te demandes si tu devrais pas trouver une solution pour la sellerie qui commence à être trop petite, t'en as bien cherché des solutions mais y en a pas cinquante pour l'instant, du coup t'appelles papa et maman pour voir si on peut pas bricoler un truc en attendant mieux. Tu te dis aussi qu'il te tarde de trouver ce satané râtelier à foin pour les poneys, ça t'évitera la corvée de foin deux fois par jour, mais tu te dis aussi que ça va te coûter plus cher en foin du coup vu que les poneys ne seront pas rationnés, tu te demandes si le gain de temps vaut la perte d'argent, évidemment qu'il ne la vaut pas puisque pour l'instant tu ne te verses toujours pas de salaire, mais sans parler d'argent, il faut quand même essayer de se préserver un minimum physiquement, donc on va dire qu'avec le temps que tu vas gagner et le physique et le moral que tu vas préserver tu y gagnes au moins la capacité de travailler plus et mieux.

Bon, tu rentres à la maison, je vous passe tout le tralala de fermer les volets, préparer à bouffer, faire le ménage, prendre la douche, nourrir les bestioles, finir ton billet et puis noter dans ton agenda tous les trucs que t'as à faire et qu'il faut pas oublier. Et dans ton agenda, à jeudi, après ton cours de 18h qui finit généralement à 20h t'as noté : réunion TVA.

Et tu te dis que dans tout ce fatras d'idées et de choses à faire que t'as dans la tête, ça serait sympa qu'il y ait une petite place pour aller chercher les textes, les vrais sur les tenants et aboutissants de cette histoire, parce que toi tu veux bien protester, faire des manifs et communiquer, mais t'aimerais quand même bien savoir de quoi ça parle exactement tout ça... Malheureusement il est déjà tard, t'as pas encore pris ta douche ni mangé, tu te dis que t'es un peu fatiguée quand même et que t'as pas envie de penser à tout ça. Tu te dis que de toutes façons, dans tout ce bordel qu'on appelle la fiscalité et la politique y a beaucoup trop de trucs que t'as pas le temps de te mettre à comprendre, que la réunion tu vas y aller, que peut être tu y comprendras un peu plus après même si à priori tu te dis qu'on va encore te raconter que ce qu'on veut bien te raconter, tu te dis qu'avec les chevaux c'est quand même plus facile, eux ils t'en racontent pas des histoires, ils font ce qu'ils sentent, tu te dis que quand même, un monde où tu dois faire tout ça et où en plus on te demande de faire de la politique c'est pas un monde où t'as envie de vivre





samedi 29 juin 2013

Même que c'est pas des conneries


Bon alors, comment te dire... Aujourd'hui j'ai fait mon footing, mais beaucoup trop de fois...

Oui, bon, tu vas te dire, qu'est ce qu'elle a encore celle là à nous raconter sa vie avec des trucs qu'ont rien à voir avec le poney, elle nous saoule avec ses histoires à deux balles d'aspirateur, de portière arrachée et de je sais pas quoi encore ! Pffff, y a vraiment rien à en tirer...

Nan mais arrête ! J'te promets que ça parle de poney aujourd'hui, même que c'est vrai. Attends, j'te raconte...

Donc voilà, en ce moment je suis triste, je suis triste parce que j'ai deux poneys qui veulent pas grossir, et des poneys pas gros, ben moi j'aime pô. Un poney c'est gros, sinon c'est pas un poney d'abord. Alors j'te passe les vermifuges et tout le tralala, véto et tout hein, nan, le truc c'est que comme t'as sûrement dû le remarquer (à moins que tu viennes de la planète Mars et là tu m'intéresses tout de suite beaucoup beaucoup (tu peux me donner ton 06 ?) d'ailleurs si tu viens d'Uranus ça m'intéresse plus, j'aime mieux Uranus comme planète... Fin bon), on a juste eu un hiver qui a duré à peu près .... 7 mois. Ouais, donc l'hiver de 7 mois, ben mes poneys y z'aiment pas. Y z'aiment pas parce que quand ils ont perdu leur poil d'hiver il s'agirait qu'il ne se remette pas à faire moins douze juste après, histoire qu'ils n'aient pas à brûler toutes leurs réserves pour se réchauffer parce qu'il y a un grand con là haut, ou pas d'ailleurs, qui fait mumuse avec l'anticyclone des Açores... Fin bon, t'as compris l'idée générale.

Donc comme j'aime pas que mes poneys soient maigres, et bien j'ai décidé de les nourrir un peu plus, surtout les deux là, ceux qui sont en pleine croissance et qui ne veulent pas prendre un gramme. Et bon, comme tu le sais, c'est même pas la peine d'imaginer que je vais leur mettre une ration de grain rien que pour eux au milieu du pré et que les autres ils vont dire : 
"- Non mais allez-y hein, nous on est gros, on n'en a pas besoin, c'est pour vous le bon manger"

Nan, ça serait plutôt genre :
"- Vas-y dégage, c'est chacun pour sa gueule ici, alors va sucer les cailloux ! Nan mais."

Hem...

Donc bon, je sors donc mes deux maigrichons du pré pour leur donner leur ration dehors, dans l'herbe, et puis comme ils sont choupis je les y laisse toute la matinée pour qu'ils puissent brouter tranquille, pendant que les autres finissent la ration de foin du matin. Evidemment je passe sur les conneries du genre, j'vais brouter dans les endroits les plus improbables que t'imaginerais même pas, à moitié dans le fossé, entre les camions, sous la voiture, dans le hangar à copeaux... Je pense qu'un jour j'en retrouverai un dans le camion vu que le pont est ouvert ou dans la boîte aux lettres... Eux ils vont brouter dans les endroits où y a pas d'herbe, bon, c'est des pottoks (ouais je sais pottokak mais y en a la moitié qui vont pas comprendre, et oui ça se prononce pottiok pour ceux qui sauraient pas), ça s'invente pas hein...

Bref, arrive quand même le moment où faut rentrer, parce que vu l'imagination dont ils font preuve, t'imagines bien que je vais pas les laisser là trop longtemps sans surveillance, s'agirait pas de les retrouver attablés dans le foyer les lads en face... ou pire ! Dans leur assiette. 

Re bref, me voilà donc partie pour récupérer ce petit monde. Le premier, facile, c'est le qu'est pas pottok même s'il essaie d'imiter sa copine pour les endroits farfelus il a jamais autant d'imagination, il doit être Landais ou un truc comme ça, il a un petit air même si on connaît pas bien ses origines. On sait que le Landais (humain) est une quiche en voiture (ouais je sais j'vais pas m'faire des copains) mais le Landais (poney) est une bonne poire, il est choupi, il vient te voir quand t'arrives et il se laisse attraper de bonne grâce. En ce qui concerne l'autre en revanche, que nenni ! Quand elle te voit rappliquer avec ton licol, elle te regarde sournoisement et pi elle se barre en courant la saloperie ! Dans ces moments là j'me dis qu'elle ferait un joli saucisson, mais bon, passons...

Voilà, donc c'est là que commence l'histoire que je voulais te raconter. Comme le poney ne se laisse pas attraper et ben faut bien trouver une solution ! Et comme il est en liberté et qu'il s'agirait pas qu'il aille n'importe où, il faut le canaliser... en courant plus vite si tu peux mais ça j'y arrive pas... ou en courant intelligemment (ça j'y arrive un peu mieux mais j'aime quand même pas beaucoup courir, donc s'agirait d'être vraiment très intelligente). 
Bon, on déconne mais l'air de rien je t'explique un truc d'éthologie, l'idée c'est pas d'attraper le poney, l'idée c'est que le poney il ait envie que tu l'attrapes... Et ouais... C'est là qu'il s'agit de pas trop déconner.

Donc bon, première étape, faire rentrer le poney dans la carrière, c'est maintenant qu'il faut courir intelligemment pour que le poney il croie que c'est une bonne idée d'entrer dans la carrière (1ère phase du plan machiavélique).
Deuxième étape, refermer la carrière. Et là, ma p'tite dame, tu vas voir que je vais courir beaucoup mais que je vais pas courir pour rien... HaHaHaHa (rire machiavélique)
Donc me voilà partie...

Au début ma pottok elle fait la belle, elle trottine la tête haute l'air de dire :
"Ha j't'ai bien eue, tu m'attraperas jamais ici, c'est beaucoup trop grand, j'ai toute la place pour galoper comme je veux !"

Et là j'me dis :
"Alors déjà tu vas moins faire la maline parce qu'ici y a pas d'herbe, donc ton histoire de pas se laisser attraper pour brouter déjà, c'est mort."

Et c'est maintenant que ma très grande faculté à être plus têtue qu'une mule (un pottok en l'occurrence) et à ne jamais lâcher l'affaire entre en jeu. Puisqu'elle veut courir, elle va courir, mais elle va courir là où j'ai décidé et dans le sens que j'ai décidé... Alors au début c'est un peu le bordel, faut courir partout parce que le poney il veut s'arrêter dans les coins, il veut faire demi tour, bref, il veut te montrer que c'est lui qui décide. Donc c'est là qu'il faut lui faire comprendre que non, c'est certainement pas lui, et que s'il veut courir il peut, autant qu'il veut, même plus qu'il ne veut mais surtout, là où je veux et dans le sens que je veux. Quand il s'arrête, je lui cours après pour qu'il reparte, quand il fait demi tour, je lui bloque le passage pour qu'il reparte dans l'autre sens... Ça peut prendre un certain temps, surtout la première fois... Fin bon, en fonction de l'intelligence du coureur on va dire max 20 minutes hein, faut pas déconner non plus, tu m'as pris pour Kilian Jornet ou quoi ?

Et donc au bout de dix minutes mon poney déjà, il a lâché l'affaire, il s'arrête plus dans les coins et il essaie plus de faire demi tour, il se dit que l'autre neuneu qui fait que courir là au milieu elle a l'air beaucoup plus têtue que lui (la deuxième phase du plan machiavélique est enclenchée, je m'insinue sournoisement dans sa tête... Gniark gniark gniark)

Bon, tu vas me dire, tu l'as toujours pas attrapé ton poney... Ouais, je sais, mais attends, t'inquiètes.

Et là mon poney tout d'un coup il se dit qu'il en a marre de galoper, il se dit qu'il aimerait bien pouvoir s'arrêter un peu et retrouver ses copains là, dans son pré. Il commence à me regarder du coin de l'oeil pour voir si par hasard y'aurait pas moyen de négocier... Genre je ralenti un peu, pour voir...

Ok, voyons, si j'te laisse ralentir est ce que je peux m'approcher ? Non ? Ok, bon bah alors non, tu ralentis pas, tu vas même accélérer un peu pour voir... 

Et là le poney il se dit qu'il faut trouver une solution parce qu'il a pas du tout envie de passer la journée à galoper dans la carrière avec l'autre neuneu à ses trousses, il se dit que peut être il aimerait bien que quelqu'un lui mette un licol pour le ramener dans son pré avec ses copains, ouais, c'est quand même cool les copains et le pré...

Donc là je vois mon poney qui ralenti et qui me regarde, je le laisse faire, il s'arrête... Je le laisse faire et j'attends. Elle sait très bien que si elle ne fait rien d'autre je vais lui demander de repartir sur son cercle, elle réfléchi et puis :

"Oh et puis merde ! Voilà, c'est bon, j'arrive ! Fait chier hein..."

Et voilà ma ponette qui rapplique gentiment pour que je lui mette son licol, je la caresse affectueusement et je lui dis que c'est une grosse naze parce que depuis le temps, elle devrait savoir que je suis une obsessionnelle compulsive et que plus têtue que moi tu meures ! Peut-être qu'elle le savait mais elle n'avait jamais testé. Voilà, maintenant c'est fait. Et je suis prête à parier que je n'ai pas couru pour rien, la prochaine fois ça m'étonnerait qu'elle me fasse tout ce cirque, les pottoks sont têtus mais ils ont une excellente mémoire (Dernière phase du plan machiavélique accomplie. Et pour tout te dire, le moment où ton poney se tourne vers toi et te rejoint, c'est juste un instant magique ♥)...

Tout ça pour te dire que cette histoire de perdre du temps pour en gagner, et ben c'est définitivement pas des conneries.



jeudi 6 juin 2013

On gagne du temps à en perdre


La première fois que j'ai entendu cette phrase je me suis dit que ça voulait rien dire.


Bon, d'accord, c'était du Michel Robert, mais c'est pas parce que c'est Michel Robert qu'il ne peut pas dire de conneries...



Fin bon, depuis je me suis rendu compte que c'était pas du tout des conneries, méa culpa Michel !



Donc maintenant il s'agit de comprendre comment on peut gagner du temps en en perdant ? Et puis perdre du temps à faire quoi ? Brosser, seller, faire du trot assis ? Nan vraiment c'est pas clair cette histoire...


Plus j'avance dans ma vie de cavalière, et plus je me rends compte que ce sont les petits détails du début de l'apprentissage qui provoqueront soit les plus grandes difficultés, soit les plus grands avantages.

Un petit exemple. 

J'ai débourré un poulinou il y a quelques mois et, grande chance pour moi, je suis une psychopathe, ouais bon, vous le savez déjà, mais quand même. Donc bon, que je ne supporte pas la moindre approximation. Attention hein, il y a approximation et découverte, moi je parle de l'approximation, genre le poney il sait très bien ce que tu lui veux mais il en fait que la moitié parce qu'il se dit que ça ira bien comme ça. 
Et pourquoi donc qu'il se dit que ça ira bien comme ça ???

Et ben parce que la plupart du temps tu te dis que ça ira bien comme ça toi aussi... C'est moche...

Ben moi non, moi je suis psycho-rigide, y a pas moyen que ça aille bien comme ça, si je veux que tu mettes ta tête là et ton pied là alors tu vas pas les mettre ailleurs, c'est tout, c'est peut-être très con mais c'est comme ça, je peux pas faire autrement. (Mes névroses, toussa...) 

Voilà, donc mon poulain qui se comportait très bien quand on était à sa gauche, rapport au fait que personne n'avait pris le temps de le manipuler des deux côtés parce qu'on tient un cheval par sa gauche c'est comme ça épicétou, et ben dès qu'on était à droite il vous marchait dessus. On lui avait appris à respecter l'humain à sa gauche, mais celui à sa droite ben rien à foutre, on peut l'écraser celui-là... 

Et de là ont découlé tous les petits problèmes que j'ai eu au débourrage, je passe les détails mais cela va du cercle à gauche qui passe comme une lettre à la poste alors qu'à droite ben y a pas moyen de tourner correctement. Le cheval qui suit bien quand on est à sa gauche mais pas à sa droite, le cheval qui ne bouge pas au montoir à gauche mais qui gigote à droite. Et encore aujourd'hui, et malgré le fait que j'en sois consciente, je sais que cette épaule droite sera toujours la base des problèmes de ce cheval.

Et pourtant je suis une psychopathe ! Oui, parce que dès le début je ne lui ai jamais lâché la grappe avec cette épaule, je n'ai jamais laissé passer un seul mouvement la laissant s'échapper ou s'effondrer. Dès qu'il faisait un pas à droite que je ne lui avais pas demandé, il fallait qu'il le fasse dans l'autre sens. Pas un exercice sans que je ne surveille cette épaule comme le lait sur le feu. Chaque pas laissant ce défaut non corrigé aurait encore accentué son déséquilibre. Je lui ai donc appris, à force de patience et de répétition, à ne jamais se laisser entraîner par cette épaule, à toujours se corriger et se rééquilibrer, à chaque pas au début, sur chaque exercice, chaque virage, chaque reculé, chaque déplacement de hanche ou d'épaule et uniquement en main. Ne jamais le laisser faire demi tour en liberté si je ne lui avais pas demandé, ne jamais le laisser venir sur moi sans qu'il respecte une distance de sécurité, même à la fin d'un exercice réussi, ne jamais le laisser prendre une initiative qui irait contre la bonne évolution de son dressage. Ce sont parfois des choses que l'on pense complètement anodines comme laisser le cheval secouer la tête en enlevant son filet, ou laisser le cheval passer un pas devant vous pour rentrer dans son box. Il y a des milliers d'exemples, et chacun de ses détails a une importance capitale pour la suite de l'éducation du jeune cheval. 

Si l'on a laissé passer certaines choses que l'on considérait comme anodines au début, on se rendra rapidement compte (sans forcément faire le rapprochement d'ailleurs) que chacune de ces petites choses finira pas se transformer en problème. L'exemple flagrant du cheval qui ne tient pas une de ses épaules se résume à l'embarquement, un cheval qui s'effondre sur une épaule embarque généralement très mal tout simplement parce qu'il n'est pas droit, et tant que le problème de rectitude n'est pas résolu le cheval n'embarque pas. Alors on utilise comme dernier recours les longes de chaque côté du van pour faire embarquer, cela résume bien le problème, il faut canaliser le cheval sur le côté duquel il s'échappe. Un bon travail en main pour lui apprendre à tenir son épaule et à rester droit suffirait à résoudre cette difficulté, cela veut dire qu'il ne faudrait jamais laisser passer ne serait-ce qu'une once de centimètre de cette épaule en dehors de la ligne de la rectitude, et cela à chaque fois que le cheval travaille ou qu'il est mené en main.

Pourquoi cette sévérité et cette intransigeance me direz vous ? Et bien parce que le cheval, lui, il ne comprend pas le un coup oui, un coup non. Dans le groupe, sa place est définie, il en sort, il prend un coup de pied, il y reste, il a du confort et personne ne l'embête. C'est aussi simple que ça, c'est clair, c'est net, ça le rassure.

A l'inverse l'humain a une fâcheuse tendance à faire n'importe quoi, un coup c'est oui, un coup c'est non, un coup c'est je sais pas t'as qu'à décider toi moi j'en sais foutre rien (j'en connais un certain nombre qui se reconnaîtront à l'abord d'un obstacle ou au moment de choisir si on part à droite ou à gauche...). Résultat, si on a un cheval dominant, il prend le dessus et, même le jour où on a enfin décidé, et ben lui il se dit que c'est lui qui commande donc il en fait qu'à sa tête ; et si on a un cheval plutôt dominé et bien on le rend inquiet, peureux, craintif, trouillard, nerveux et tout ce qu'on veut de vraiment pas cool du tout pour un cheval qui, je le rappelle, est un animal de proie au départ...

Donc, pour gagner du temps, et bien il faut en perdre. Et il faut en perdre un sacré paquet au début, sur tous les petits détails. Le cheval ne bouge pas quand on le prépare, s'il avance d'un pas, on le fait reculer d'un pas, point, pas plus, pas moins, et à CHAQUE fois. Alors oui, c'est fastidieux, ça prend du temps, c'est chiant, ça m'saoule et tout le tralala mais c'est le passage obligé pour avoir un compagnon qui vous estime capable de gérer toutes les situations. Le cheval est un animal grégaire, il a besoin de s'en remettre à quelqu'un pour sa sécurité, et si ce quelqu'un ça n'est pas vous, son cavalier, alors c'est lui et là, c'est le début du prochain drame. 

Ouais, le drame... Vous savez, le fait divers, la balade en forêt qui tourne mal avec le cheval qui prend peur d'un moucheron qui passait par là parce qu'il sait très bien que celui qu'est là-haut sur son dos il sert à rien et puis de toute façon il a jamais compris un traître mot de ce qu'il lui voulait donc bon, on rentre au galop en traversant la nationale, ça sera toujours plus sûr que de se faire dévorer par un moucheron.

Bah ouais, vous trouvez ça con hein ! Ben pourtant c'est exactement le raisonnement de votre cheval. Pas de chef, pas de moucheron, ça fout trop la trouille...

A contrario, le cheval qui a confiance en son cavalier parce que depuis toujours il évolue dans un cadre bien défini duquel il n'a le droit de sortir qu'extrêmement rarement voire jamais va voir un sanglier lui passer devant les pieds et se dire : "tiens, y a des sangliers aujourd'hui ! Pfiou, dis donc j'ai sursauté quand même ! Mon cavalier a l'air de trouver ça sympa les sangliers, j'me demande bien c'qu'il a mangé à midi pour galoper comme ça celui là... D'ailleurs en parlant de ça il me tarde de rentrer parce que mon foin doit m'attendre, en plus je sais que j'aurai une carotte, c'est quand même cool les balades...."

Voilà voilà, alors bon, c'est sûr, faut être un peu psycho-rigide et surtout faut être rigoureux mais n'empêche que ça paye. Au bout de 4 mois de travail mon poulinou se tient dans tous ses virages, à droite comme à gauche, se déplace latéralement des deux côtés, part au galop du pas des deux côtés et monte dans le van. Evidemment, à droite, il a toujours un peu plus de mal quand on attaque une nouveauté, donc quand un exercice devient problématique, je lui rappelle que son souci vient de son épaule droite, je lui explique qu'il doit la tenir mieux que ça, donc pousser plus fort sur son postérieur pour l'alléger et dès qu'il a compris et mis les choses en place, l'exercice passe tout seul. Rien de sorcier, juste la base, la rectitude... et la rigueur