AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

mardi 12 novembre 2013

TV... QUOI ??


Bah ouais, je sais, comme d'hab vous avez encore attendu des plombes ! 


En même temps j'ai un peu autre chose à foutre en ce moment hein...



Désolée hein, mais l'air de rien tenir des écuries c'est un peu de boulot, genre tu te lèves pas après 7h quel que soit le jour parce que les chevaux ils ont quand même faim même si c'est férié, genre tu t'enquilles tous les boxes et plus ça va plus y en a à faire (mais je vais pas me plaindre...), tu donnes le foin, tu balayes, tu remplis les abreuvoirs, tu vas nourrir les poneys, tu remplis les abreuvoirs, tu passes la barre dans la carrière, tu te dis qu'il faudrait rentrer du foin, tu montes deux chevaux, tu fais les soins aux deux chevaux en question, tu remets les couvertures, tu fais un tour des crottins dans les boxes en répondant au quinzième appel de la matinée, tu vérifies que le mec de décath il t'a pas oublié pour la commande, tu prépares les rations, tu te dis qu'il va falloir recommander du grain et tu te dis dans ta tête qu'il faudrait noter combien de sacs de quoi tu veux commander parce que quand tu vas avoir l'idée de le faire tu seras à cheval forcément et t'auras oublié combien il reste de machin et combien tu veux de truc. Oui parce que forcément, au moment où t'es avec les sacs d'aliment, c'est soit trop tôt, soit entre midi et deux, soit trop tard, c'est moche...



Après tu nourris et tu vas prendre un café comme ça t'en profites pour répondre aux dix textos que t'as reçu dans la matinée pour te demander si y a cours, comment il était mon cheval, est ce que ça va la toux de Caramel, et les croûtes de Damoiselle c'est mieux ? Et sinon j'arrive vers 15h, mon boxe sera prêt ? Et toi t'envoies un texto à ton maréchal préféré d'amour parce que ton poney il a déféré et parce qu'il voulait aussi savoir quand la jument de machin arrive parce qu'il préfère la re ferrer chez toi, c'est moins la merde que là où elle était avant (d'ailleurs ça me fait penser que je l'ai pas appelé pour mon poney déféré alors vous m'excusez deux minutes je reviens...)

... 



Voilà, désolée, on en était où ?? Ah oui, la pause café, donc t'envoies tes textos, tu vérifies les trucs que t'avais oublié de vérifier, tu fais le point des factures, tu fais la liste des trucs que t'as encore oublié d'acheter quand t'es allée chez le sellier, genre un mousqueton ou un truc à deux balles que ça te fait bien chier de pas avoir parce qu'il va falloir que t'y retourne rien que pour ça et que ça se trouve tu vas encore oublier au moment où t'y seras parce que tu vas taper la discute avec le vendeur... Fin bon, je m'égare... Ensuite tu repars pour monter le cheval suivant, tu fais les soins, tu de dis que ça serait bien de le tondre mais t'attends un peu parce que tu te remets tout juste du coup de pied que t'as pris y a 3 jours et que t'as cru que cette putain de jument t'avait pété le genou alors que t'avais presque fini la tonte. Tu passes un coup de balais, tu fais un peu de rangement parce que hier y avait les cours et que tout le monde n'a pas la même idée du rangement que toi. Tu te dis qu'il faudrait appeler la dame qui te lave les tapis pour lui en refiler un paquet, d'ailleurs il te semble bien qu'elle a encore des protec de transport à toi qu'elle t'a pas encore ramené, y avait pas des tapis aussi avec d'ailleurs ?? Pfff, t'en sais plus rien ma pauv'fille, s'en est passé un paquet des trucs depuis qu'elle est venue la dernière fois ! Bon, elle te dira ça quand tu l'appelleras pour venir chercher les tapis, on est plus à une semaine près ! 



Entre deux, tu passes dans le bureau et tu te dis que t'es assez fière de ta déco de Noël, ça a vraiment de la gueule, les cavaliers vont adorer ! Tu cherches tes gants que t'as encore posé on ne sait où, heureusement que t'en as au moins 5 paires, y en a toujours une qui traîne là où t'es en train de chercher même si c'est pas ceux là que tu voulais parce que là c'était les pourris pour aller déplacer la rampe à fumier et que ça fait chier de prendre la paire la plus neuve pour aller mettre les mains dans la merde, et forcément, quand c'est pour aller monter c'est les pourris que tu retrouves... Fin bon, je passe les détails sordides... Donc en allant déplacer la rampe à fumier pour que le mec de la société de ramassage puisse venir chercher la benne tu te dis que c'est le moment de ramasser toute la merde qu'il y a autour et que ton "colocataire" se fait un plaisir d'étaler partout, tu te rends compte que ta pelle est tordue et qu'elle commence à tirer la gueule, donc tu te dis qu'il va falloir penser à aller en acheter une autre, oui, parce que déjà que déplacer la merde c'est pas une activité extraordinaire en soi, si c'est pour le faire avec du matos de merde c'est un coup à friser le pétage de plomb surtout quand t'as commencé ta journée avec que des emmerdes et sous la flotte (chose qui peut arriver assez régulièrement...)



Ensuite tu vas donner le foin, tu rentres les chevaux que t'as sorti le matin, tu leur rechanges leurs couvertures, bah oui, y a la couverture de dehors et la couverture de dedans, vous y connaissez rien ou quoi ? Ensuite tu donnes le foin aux poneys dehors et tu leur remets de l'eau, tu les engueules parce qu'ils sont pas foutus de te laisser passer quand tu distribues le foin et qu'il y en a bien un qui va réussir à s'empaler sur ta fourche en voulant manger avant les copains... 



Bon allez, je reviens je vais donner le foin, bah oui, parce que telle que vous ne me voyez pas, là, je prends sur mon temps pour vous pondre un truc qui ne ressemble à rien alors que je devrais déjà être en train de préparer les filets à foin, donc j'y vais hein... Si je retrouve mes gants...



......







Bon, donc ça fait à peu près une heure que je suis partie, j'espère que vous ne m'attendiez pas ! 



Donc tu te fais chier avec le foin parce qu'il fait à moitié nuit et que tu vois pas les ficelles qui tiennent la boule de foin, c'est donc beaucoup moins pratique pour les couper, t'es assez contente d'avoir regonflé les roues de la brouette hier parce que ça roule quand même vachement mieux, ensuite, si vous avez suivi, tu vas donner le foin aux poneys, mais en vrai cette fois, donc tu te rends compte que ça serait pas mal de passer un coup de serpillière dans ce satané couloir que tu sais pas pourquoi quelqu'un a eu l'idée de carreler en blanc... Donc une fois que t'as donné le foin aux poneys, les chevaux qui sont avec et que tu veux rentrer ben ils sont tout au fond dans la boue, donc là tes contente d'avoir échangé tes bottes en cuir pour monter contre tes bottes en caoutchouc étanches pour marcher dans la merde. Oui parce que c'est pas tous les jours le cas, des fois t'as oublié et tu t'en rends compte que quand t'as les pieds dedans... Dans la merde.



Nan parce que je vous ai passé sous silence tous les allez-retours que tu fais pour rien dans la journée, genre, rien que tout à l'heure quand je vous ai abandonné pour la deuxième fois je suis revenue deux fois sur mes pas après avoir cherché mes gants dehors alors qu'ils étaient dedans dans mon seau à pansage, ensuite je suis repartie pour récupérer les filets à foin dans les boxes et je suis revenue chercher les mousquetons que j'avais acheté pour que ce soit plus simple et surtout plus rapide de les accrocher et décrocher. 



Et je vous passe le moment où t'arrives au foin ou dans la graineterie et où t'as pas le couteau que tu t'étais pourtant dit qu'il fallait prendre mais que quelqu'un t'as appelé ou parlé pendant ce temps et que t'as fait encore une demi-douzaine de trucs sur la route pour rentabiliser le trajet, tu l'as tellement bien rentabilisé que tu te souviens plus pourquoi tu l'as fait au départ et c'est que quand t'arrives dans l'autre sens que l'évidence te saute aux yeux... 



"Putain le couteau bordel !!! J'vais jamais y arriver !"


Donc, en allant mettre le foin aux poneys t'as une propriétaire qu'arrive, ça tombe bien du coup elle t'aide à ramener les deux zozos qui étaient dehors et même qu'elle leur remet de l'eau, c'est toujours ça de moins à faire ; pendant ce temps y a la propriétaire du cheval qui vient d'arriver qui est là, il faut qu'on voit où elle peut ranger ses affaires, comment ça se passe, que tu lui files un double des clés, que tu récupères le carnet, que tu notes ses coordonnées, les soins pour son cheval, les rations, quelle(s) couverture(s) il faut lui mettre à quel moment de la journée, tu lui offres un café, tu fais un peu de social, c'est aussi ça ton métier, t'essaies de savoir où ils en sont tous les deux dans le boulot, les concours, le saut, le plat, et la famille ça va ?? Nan j'déconne... Bon, pendant ce temps t'as répondu au énième texto sur les cours de demain, t'as aussi répondu au texto de la proprio qui te demande si t'es encore là et qui t'avais dit qu'elle arrivait dans son texto de 13h38, ... il est 18h23 quand tu reçois le texto "J'arrive" et à l'heure où je vous parle il est 18h54 et elle est toujours pas là... Elle habite à deux minutes trente. Je pense qu'un jour je ferai un billet tout entier à son sujet d'ailleurs, c'est une personne à qui il n'arrive que des choses extraordinaires !!


Ah, bah quand on parle du loup... (Du coup je vais aller nourrir et puis je finirai bien au chaud dans mon canapé si ça vous dérange pas !)




.....



Donc t'as discuté avec la propriétaire pendant que son gosse commençait à jouer avec la déco de Noël que tu avais amoureusement disposée (en vrai c'est pas vrai parce que j'avais prévu le coup, j'ai tout mis en hauteur... On me la fait pas à l'envers à moi, j'commence à les connaître les zozos), elle te raconte des trucs que même avec la meilleure volonté du monde t'arrives pas à croire et pourtant, pendant qu'elle te raconte tous ces trucs incroyables, il se passe encore un truc incroyable, y a son bébé chien qui se fait attaquer par le con de chien du "colocataire" (il se peut qu'un jour on le retrouve enfourché lui aussi... Fin bon, si on vous demande vous direz que vous n'êtes au courant de rien hein...), le truc qui n'est jamais arrivé et qui n'arrive jamais, sauf à elle. Tout ça pour dire que c'est incroyable mais qu'elle a tellement la poisse que tout compte fait, la probabilité que ces choses lui arrivent vraiment n'est pas si infime que ça...

Fin bon, tu vois l'heure tourner, ton billet qu'est pas fini et que pourtant t'aimerais bien terminer une bonne fois pour toutes pour être débarrassée, et tu discutes parce que c'est aussi ça tenir une écurie, j'ai un caractère de merde mais je passe pas ma journée à envoyer chier tout le monde non plus. Bon, tu lui proposes pas de café cette fois, faut pas abuser, tu finis par te dire que tu finiras ton billet à la maison et qu'il va falloir que t'aille nourrir. Il fait nuit noir, tu refais un tour des crottins et des abreuvoirs pour ceux qui ne sont pas automatiques, tu culpabilises parce que t'as écrit ton billet alors qu'il y avait mille autres trucs à faire de bien plus nécessaires. Tu ranges tout ton bazar, tu oublies le post-it où l'adresse mail de ta nouvelle pensionnaire est notée, tu lui prépareras sa facture demain en espérant que t'auras le temps parce que c'est mercredi et que t'as un paquet de trucs à faire en plus des cours. 

En rentrant tu passes un coup de fil à une élève qui doit venir en cours demain avec ses fils et qui devait t'appeler pour te dire à quelle heure et qui ne l'a pas fait évidemment, tu lui laisses un message pour qu'elle te rappelle et t'auras de la chance si elle te rappelle avant 23h sinon elle te rappellera pas et arrivera la gueule enfarinée demain à telle heure en te disant : " Ah, ben je pensais pas que t'aurais d'autre cours à cette heure ci ....." Tu te dis aussi que ça va être le bordel demain parce que le maréchal il vient début d'aprèm et qu'à tous les coups ça va être pile poil à l'heure où t'as les gamins qui préparent les poneys et que ça va le gonfler même s'il est super cool, donc tu te dis que tu vas lui envoyer un texto pour le prévenir que s'il peut venir vers 13h ça sera pas plus mal.

Tu te dis encore au moins cinquante choses que t'oublies aussitôt, genre qu'il faudrait passer à la banque déposer des chèques, à la poste pour envoyer les carnets, mais non en fait, il faut attendre que l'autre carnet revienne de France Galop où il aurait jamais dû atterrir mais encore une fois je passe les détails et que tu renverras les deux en même temps. Tu te dis qu'il faut que tu fasses un point sur les factures, sur les déclarations Urssaf, sur les remises de chèques ; tu repenses aussi à cette dame qui a appelé pour mettre sa très bonne jument de compétition chez toi et tu te demandes si tu devrais pas trouver une solution pour la sellerie qui commence à être trop petite, t'en as bien cherché des solutions mais y en a pas cinquante pour l'instant, du coup t'appelles papa et maman pour voir si on peut pas bricoler un truc en attendant mieux. Tu te dis aussi qu'il te tarde de trouver ce satané râtelier à foin pour les poneys, ça t'évitera la corvée de foin deux fois par jour, mais tu te dis aussi que ça va te coûter plus cher en foin du coup vu que les poneys ne seront pas rationnés, tu te demandes si le gain de temps vaut la perte d'argent, évidemment qu'il ne la vaut pas puisque pour l'instant tu ne te verses toujours pas de salaire, mais sans parler d'argent, il faut quand même essayer de se préserver un minimum physiquement, donc on va dire qu'avec le temps que tu vas gagner et le physique et le moral que tu vas préserver tu y gagnes au moins la capacité de travailler plus et mieux.

Bon, tu rentres à la maison, je vous passe tout le tralala de fermer les volets, préparer à bouffer, faire le ménage, prendre la douche, nourrir les bestioles, finir ton billet et puis noter dans ton agenda tous les trucs que t'as à faire et qu'il faut pas oublier. Et dans ton agenda, à jeudi, après ton cours de 18h qui finit généralement à 20h t'as noté : réunion TVA.

Et tu te dis que dans tout ce fatras d'idées et de choses à faire que t'as dans la tête, ça serait sympa qu'il y ait une petite place pour aller chercher les textes, les vrais sur les tenants et aboutissants de cette histoire, parce que toi tu veux bien protester, faire des manifs et communiquer, mais t'aimerais quand même bien savoir de quoi ça parle exactement tout ça... Malheureusement il est déjà tard, t'as pas encore pris ta douche ni mangé, tu te dis que t'es un peu fatiguée quand même et que t'as pas envie de penser à tout ça. Tu te dis que de toutes façons, dans tout ce bordel qu'on appelle la fiscalité et la politique y a beaucoup trop de trucs que t'as pas le temps de te mettre à comprendre, que la réunion tu vas y aller, que peut être tu y comprendras un peu plus après même si à priori tu te dis qu'on va encore te raconter que ce qu'on veut bien te raconter, tu te dis qu'avec les chevaux c'est quand même plus facile, eux ils t'en racontent pas des histoires, ils font ce qu'ils sentent, tu te dis que quand même, un monde où tu dois faire tout ça et où en plus on te demande de faire de la politique c'est pas un monde où t'as envie de vivre