AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

lundi 13 février 2012

Le coup de froid


Voilà l'article sur le coup de froid, c'est vraiment très vieillot, mais il y a toujours de bonnes choses à prendre dans les recettes de grand-mères, alors à vous de vous faire une idée !


Chez le cheval, le "refroidissement" ressemble beaucoup à celui de l'homme.


Origine :

Maladie virale et, tout comme chez l'homme, il y aurait de nombreuses souches de virus.


Symptômes :

Semblables à ceux de l'homme : lassitude, inappétence, frissons, poussées thermiques (39°5 à 40°) et accélération du pouls (50-60). On observe habituellement un écoulement nasal muco-purulent sans que les ganglions soient atteints.


Traitement :

Le fait important qu'il ne faut pas oublier est que cette maladie est très contagieuse et peut rapidement se propager dans toute l'écurie. La première des choses est d'isoler complètement le cheval malade. Il faut ensuite s'attacher à lui prodiguer certains soins comme le couvrir et lui bander les membres (les extrémités se refroidissent très facilement), il est également bon d'aérer le local sans créer de courant d'air pour autant et il est utile de le mettre à la diète légère (mashes et foin).

Le vétérinaire vous conseillera probablement un électuaire contenant un fébrifuge et une série d'injections antibiotiques pour arrêter toute invasion bactérienne secondaire. Tout comme chez l'homme, le cheval a la gorge douloureuse et une toux rauque. Et il est hors de doute qu'un électuaire approprié étalé sur la langue deux ou trois fois pas jour aura un effet salutaire. Il y a des propriétaires qui tiennent l'administration d'électuaires pour une méthode surannée mais il y a de vieux traitements qui doivent encore être recommandés. Il semble bien que les meilleurs résultats s'obtiennent en associant les anciens traitements aux thérapeutiques modernes.

La maladie évoluant, la décharge nasale s'installe, ce qui cause une gêne certaine au cheval qui retirera alors grand bénéfice de fumigations deux fois par jour. On fait fumer un cheval en utilisant un vieux sac avec de nombreux trous ouvrant largement vers le bas pour faciliter le passage de l'air. On place un peu de foin dans le fond du sac et on verse dessus des essences balsamiques ou de l'huile d'eucalyptus. On verse ensuite de l'eau bouillante sur le tout et des vapeurs médicamenteuses s'élèvent. On maintient la tête du cheval dans le sac. Il sera obligé de respirer les vapeurs, de mauvaise grâce d'ailleurs, mais ce faisant les sécrétions nasales s'éliminent et la respiration s'en trouve facilitée. Pendant tout le temps que dure la fumigation, il faut rester auprès du cheval, au cas où l'animal serait pris de panique ou éprouverait une gêne quelconque. (De nos jours il existe des masques de fumigations avec des cartouches déjà toutes prêtes, je pense que le progrès c'est pas mal non plus !)

Deux fois par jour, fermer toutes les fenêtres, enlever toutes les couvertures et les bandages, faire un pansage correct et remettre ensuite couvertures et bandages.

Tout ceci a le même effet tonique sur le cheval qu'un bon bain sur un malade qui garde le lit et joue un rôle important dans la guérison.


Combien de temps nécessite la convalescence ?

L'évolution de cette maladie s'étale en moyenne sur dix jours. Ce qui veut dire que le cheval doit être soigné et mis au repos pendant au moins quinze jours. Après, reprise graduelle du travail pour arriver à la vie normale au bout de huit à dix jours. Il peut arriver que la toux persiste pendant des mois, ce qui ne signifie pas pour autant que le cheval soit devenu poussif, mais, tant que cette toux persiste, le cheval ne doit pas travailler.

La même chose peut s'observer après une atteinte de gourme. Les deux affections, le coup de froid et la gourme, ont en commun la faculté de provoquer de sévères pharyngites ou laryngites qui demandent beaucoup de temps pour disparaître. Il peut arriver que la pharyngite et la laryngite nécessitent, au cours d'accès aigus, une trachéotomie d'urgence, pour permettre au malade de respirer librement durant la convalescence.



Bon, vous conviendrez que toutes les idées ne sont pas à reprendre, mais j'aime bien l'idée des couvertures et bandages pour rester bien au chaud, du pansage revitalisant, et il m'arrive d'utiliser les huiles essentielles d'eucalyptus lorsque la paille du box de mon cheval est un peu trop poussiéreuse à mon goût.

Voilà, voilà ! 

vendredi 10 février 2012

La Gourme, c'est moche !


Suite à un commentaire de Victoria, j'ai retrouvé dans un de mes bouquins du fin fond de ma bibliothèque "équine" ("Le cheval et ses maladie" que vous trouvez en lien dans mon onglet : "Les indispensables de l'Homme de Cheval") tout plein d'infos sur cette vilaine maladie qui peut toucher nos chevaux. J'ai donc décider des les partager avec vous en me disant que ça pourrait sûrement servir ! Attention, l'édition de mon bouquin date de 1998 donc il se peut que les traitements aient un peu évolués aujourd'hui, de toutes façons l'avis d'un vétérinaire est obligatoire lorsque l'on est confronté à ce type d'affection.


La gourme est provoquée par le développement d'un germe générateur de pus, le Streptococcus equi. C'est une maladie très contagieuse (qui fait sans doute suite à une atteinte virale) et elle peut se répandre comme le feu dans une écurie, un centre équestre, voire une prairie.


Symptômes


Les premiers signes sont identiques à ceux du coup de froid : lassitude, inappétence, température élevée, pouls accéléré.

Toutefois, dans la gourme, l'écoulement nasal est précoce et, d'entrée, purulent. Des grumeaux de pus peuvent être observés au niveau des naseaux.

Il y a toujours une inflammation de la gorge et le cheval peut avoir du mal à déglutir. Au bout de peu de temps, la ganglions lymphatiques de la tête s'hypertrophient. Les ganglions les plus couramment atteints sont ceux situés entre les deux angles de la mâchoire inférieure (l'auge). Mais les glandes parotides, voisines de la base de l'oreille, peuvent également être touchées. Les ganglions sont alors oedématiés et douloureux à la palpation. Ils peuvent s'abcéder



Dans de rares circonstances, d'autres ganglions lymphatiques des autres organes peuvent réagir : on parle alors de "gourme généralisée".


Traitement


Il faut respecter les même principes que ceux préconisés pour le traitement du coup de froid (oui, du coup je vais y consacrer un autre article, ça vient !), mais, avec la gourme, l'isolement doit être rigoureux et absolu. De plus, les instruments utilisés pour le pansage ou l'alimentation doivent être désinfectés deux fois par jour et toute la litière enlevée des écuries devrait être brûlée. Des mashes rafraîchissants ou des barbotages sont encore plus nécessaires que dans le coup de froid en raison de l'atteinte laryngée (votre cheval a très mal à la gorge).

Les fumigations sont également des plus utiles dans la gourme et doivent être faites au moins deux fois par jour. Après chacune d'elles, il est bon de nettoyer les naseaux et de les enduire de vaseline. On fera, deux fois par jour, des compresses d'eau salée chaude sur les ganglions réagissants (une cuillerée à soupe de sel pour quatre litre d'eau), ce qui facilitera et abrégera d'abcédation si elle doit avoir lieu. Vous pouvez savoir quand l'abcès est mûr en percevant la zone molle sous votre doigt (oui je sais c'est dégueu, mais c'est comme ça qu'on fait...). Il est évident que l'amélioration suit rapidement la ponction et le drainage du pus.

Image des HN (article sur la gourme)

Abcès percé (signe d'amélioration en vue)

Dans la grande majorité des cas, les abcès gourmeux sont limités à la région de la tête mais, dans la gourme généralisée, il peuvent apparaître dans n'importe quelle région du corps où il y a un ganglion lymphatique (face interne ou externe des membres, ganglions mésentériques, foie, reins, etc.).

Dans le cas où cette abcédation erratique se produit, l'issue fatale peut être à redouter. Heureusement, le recours aux antibiotiques modernes a rendu exceptionnelle la mort des suites de la gourme. Un traitement antibiotique est indispensable et il est important de le démarrer au plus tôt, dès les premiers signes, surtout si on a appris que la gourme sévit dans la région.


Prévention


Il existe des vaccins contre la gourme : les résultats sont variables. De toutes façons, comme dans toute vaccination, il faut une quinzaine de jours pour créer un rempart immunitaire.





Voilà, j'espère ne jamais avoir affaire à cette maladie, c'est vraiment pas drôle pour eux... Bon courage à Victoria et à sa jument.

jeudi 9 février 2012

Un lien, des photos, le Jumping de Bordeaux


Comme vous ne le savez sûrement pas, je suis allée au Jumping de Bordeaux le week-end dernier afin d'assister entre autre à l'avant dernière étape Coupe du Monde de CSO. 

Que dire excepté que ce fut un magnifique spectacle, organisation parfaite, exposants nombreux, produits innovants, pistes sublimes, chevaux exceptionnels et cavaliers époustouflants ! 

J'aurais adoré vous poster quelques photos, mais mon pauvre Reflex non professionnel n'a pas été à la hauteur de mes espérances, et les flashes étant interdits (bien que certains ne l'aient pas encore compris), les photos que j'ai pu prendre ne rendent pas grand chose d'intéressant...

Pour me faire pardonner, je vous mets le lien d'un site (Taussat Beach Pictures) que j'ai découvert sur lequel vous pourrez voir quelques clichés pris lors des épreuves. Vous pouvez également regarder le replay de l'étape Coupe du Monde (tapez Jumping Bordeaux dans la barre de recherche pour trouver plus rapidement, pas moyen d'avoir un lien direct) qui nous aura tenu en haleine jusqu'à la dernière minute et dont le dénouement ne manquera pas de vous faire sourire, voire sauter au plafond pour les plus fervents admirateurs d'un certain cavalier d'acier.

J'ai également assisté à l'épreuve de puissance du vendredi soir que j'ai trouvé extrêmement intéressante du fait qu'elle se courait sur un vertical et non sur un mur comme on aime à le faire. J'ai trouvé que ce choix était plus que jamais d'actualité car il est bien plus proche d'une équitation raisonnée qui évolue dans le "sens du cheval". Pour moi, le choix du mur sonnait comme une menace pour le cheval qui ne voyait pas de l'autre côté et qui était impressionné par cette obstacle massif sur lequel il avait très certainement l'impression qu'il pourrait se faire mal (bien que ce ne soit pas le cas étant donné qu'il était depuis bien longtemps composé de petites briques d'aggloméré). 

A Bordeaux, le choix a été fait de travailler sur un vertical plus ou moins "appelé" par un gros sous bassement rouge : 


Comme vous le constatez, cette obstacle est bien "oreillé" ce qui veut dire qu'il est bien encadré par de gros chandelier qui permettent au cheval de se sentir appuyé et amené vers son obstacle. Deuxième chose, le sous-bassement rouge est bien visible et un peu avancé par rapport aux barres ; on dit que l'obstacle est "appelé", il aide le cheval à se reculer de son obstacle afin de l'aider à prendre sa battue d'appel à l'endroit le plus adéquat pour réussir son saut. Les couleurs choisies sont des couleurs que le cheval distingue très bien de part leur contraste (rouge/blanc). Enfin, le choix de mettre des barres permet au cheval de voir de l'autre côté, ce qui a pour effet de beaucoup moins l'inquiéter, les barres utilisées sont d'autre part plus légères que la moyenne et sont posées sur des fiches de sécurité qui se déboîtent en cas de problème.

Le fait que le cheval puisse voire de l'autre côté a donc pour effet de le rassurer, mais également de moins l'impressionner, il aura donc tendance à prendre moins de marge de sécurité pour sauter. Le cheval sait que les barres tombent, il n'a donc pas "l'obligation" de passer au dessus, il le fait s'il le peut et s'il le veut uniquement. D'autre part, l'obstacle était orienté vers la sortie afin d'aider encore le cheval à aller vers sa barre et l'épreuve était "bridée" à 4 barrages + 1 bonus. Toutes ces choses font que j'ai trouvé cette épreuve extrêmement pédagogique et intéressante, elle a vraiment été pensée en "Homme de Cheval" et grâce à cela le spectacle a été magnifique.

Nous avons vus quelques chevaux impressionnés à partir d'1.90m dont un qui s'est arrêté devant la barre. Après une caresse et les encouragements de son cavalier et pour ne pas rester sur un échec (très mauvais pour le moral du cheval) il y est allé tout de même. La barre est tombée mais son cavalier l'a vraiment récompensé d'avoir essayé. Ensuite, il y a eu deux autres catégories de chevaux : 

Les guerriers : ceux qui y seraient allé coûte que coûte quelle que soit la hauteur, certains de leurs cavaliers ont fait le choix de les arrêter en cours de route malgré leur réussite au barrage précédent. J'ai trouvé cela vraiment extraordinaire vu l'enjeu ; le respect et la connaissance de leur cheval font vraiment de ces cavaliers des gens exceptionnels. Bravo à eux.

Les indifférents : pour moi ce sont les chevaux les plus impressionnants, et celui qui a gagné fait partie de cette catégorie. Jusqu'à 2.10m on ne l'a pas vu sourciller, il est allé sur sa barre comme s'il y avait 1.20m à sauter. On aurait presque eu l'impression qu'il nous disait : 

"Non mais vous n'avez que ça à me mettre sous les sabots ? Franchement, c'est ridicule..."

On l'a en effet vu commencer à se poser des questions autour de 2.10m et il a fait la faute à 2.15m (le barrage bonus). Je ne sais pas si c'est une bonne chose pour lui de l'avoir poussé jusque là. J'ai l'impression que ce qui fait la force de cette catégorie de chevaux, c'est justement le fait qu'ils se sentent invincibles. Il ne faudrait pas que le fait de lui avoir prouvé le contraire lui ait fait perdre cette grande force morale. Cependant  j'imagine que si son cavalier a estimé qu'il pouvait se le permettre c'est qu'il connaît assez bien son cheval pour se dire que cela ne porte pas à conséquence. Je crois qu'à sa place je serais aller ressauter un "petit" obstacle d'1.30m au paddock en sortant de piste pour rassurer mon cheval ou un truc du genre (c'est d'ailleurs peut-être ce qu'il a fait).

Nous avons également assisté à 2 belles chutes de cavaliers (sans gravité). Evidemment, vous devez bien vous rendre compte qu'on ne saute pas 2m comme ça ! Ça secoue un petit peu quand même, et le cheval vous envoie tellement en l'air que parfois on ne retombe pas tout à fait "en face" de sa selle, ce qui peut parfois se terminer par une séparation de corps. Une troisième chute a été évitée de justesse, le cavalier étant resté bien accroché à l'encolure de sa monture avant de se remettre en selle. 

Voilà, ce fut donc un Jumping de Bordeaux riche en émotions et en rebondissements (c'est le cas de le dire). Une petite photo du vainqueur de la puissance à 2.10m pour finir : 

Marc Dilasser et sa monture Non Coupable sur 2.10m


Et pour vous donner un petit aperçu de l'envergure et de la hauteur de l'obstacle :

Non non, ce ne sont pas les gens qui sont petits, je vous rassure...

Voilà voilà, je n'ai malheureusement pas eu le temps d'assister à la coupe du monde d'attelage et de voltige mais j'imagine que le spectacle a également été à la hauteur de l'évènement. Tout ça pour dire que si vous en avez l'occasion et qu'une étape de la coupe du monde passe près de chez vous, n'hésitez pas à aller y faire un tour, vous ne serez pas déçus !



vendredi 27 janvier 2012

Super Woman, c'est moi


Voici une petite anecdote qui m'était sortie de la tête et qui m'est revenue il y a quelques jours.

Lors d'un cours de niveau galop 2/3 où je voulais faire travailler leur mise en selle à mes cavaliers, j'avais décidé de commencer par un petit travail sur le plat, suivi du passage d'une barre au sol et enfin, d'un petit obstacle. Généralement les cavaliers aiment la mise en selle-obstacle (les miens en tous cas), ils se rendent compte qu'ils sont capables de faire des choses dont ils n'avaient pas idée jusque là même s'ils sont toujours réticents la première fois.

J'ai même un jour fait une petite expérience, je faisais sauter mes cavaliers de sport étude au trot avec une barre de réglage sur un oxer de croix. Donc un obstacle large, d'une hauteur limitée étant donné que le centre de l'obstacle est le centre de la croix mais tout de même impressionnant étant donné que les bords sont beaucoup plus haut que le centre. Vous pouvez vous imaginer deux X l'un derrière l'autre que vous pouvez espacer de la largeur que vous voulez et dont vous pouvez régler la hauteur des branches (l’extrémité du bas posée par terre, et l'autre à la hauteur que vous voulez). Il y avait un poney qui ne voulait plus sauter dans le lot, ainsi que des chevaux qui n'étaient pas forcément reconnus pour leur grand sens de l'obstacle... Et bien à la fin de la séance, mes cavaliers et chevaux de club sautaient facilement et dans le plus grand relâchement un obstacle d'1,10m de haut et d'environ 90cm de large. Et tout ça sans étriers s'il vous plaît ! 

Bon, et alors ? Me direz-vous.

Et bien pour finir la séance, j'ai décidé de leur faire remettre les étriers pour qu'ils se rendent compte de la différence. Cela aurait dû être plus facile non ? Vous en pensez quoi vous ? 

Donc si la plupart des chevaux ont fait ce dernier exercice grâce à la confiance qu'ils venaient d'emmagasiner sur l'exercice précédent pour le premier saut (c'est ce que j'appelle hypothéquer la confiance : à faire le moins souvent possible, c'est très mauvais pour le moral du cheval mais parfois utile pour le cavalier), cela ne s'est pas passé de la même manière pour le saut suivant. Les plus francs ont fait un saut très crispé, quand aux autres, ils se sont carrément arrêtés. Mais pourquoi me direz vous ? Tout simplement parce qu'ils ne sentaient plus leur cavalier en phase avec eux, ils avaient perdu le contact, le liant en quelque sorte. Ce jour là, mes cavaliers se sont rendu compte que les étriers n'étaient pas forcément un gage de sûreté et d'efficacité, et parfois même le contraire...

Ça vous en bouche un coin, hein ?!

Notez bien que cette hypothèque de confiance peut également être utile pour faire passer un cap à un cheval, mais il ne faut pas se tromper, pour certains, en particulier les jeunes chevaux, cette confiance est très fragile et s'effrite très vite. Dans le cas présent, je ne l'ai pas fait pour mes chevaux mais pour mes cavaliers, j'ai donc sciemment mis à mal la confiance de mes chevaux de club pour qu'ils montrent à leur cavalier que leur comportement dépendait de l'attitude et du liant de celui qu'ils avaient sur le dos. Evidemment je ne l'ai fait que parce que j'avais de très bon chevaux d'école et d'âge qui avaient une grande confiance en moi et j'ai fini par un exercice facile pour eux. 

Il ne faut pas croire, la plupart du temps les chevaux sont mes complices, ils savent très bien où je veux en venir quand je leur présente un exercice un peu difficile. Ils comprennent que c'est un test et qu'il ne faut pas faire de cadeau : si le cavalier fait ce qu'il faut, aucun problème ; dans le cas contraire c'est la sanction immédiate, à l'obstacle cela se traduit par un refus ou bien une dérobade la plupart du temps. J'ai parfois l'impression de voir un petit clin d'oeil dans leur regard, du genre : 

"-T'as vu, j'ai bien fait mon travail de maître d'école sur ce coup là, hein !"

Enfin bon, pour en revenir à mes moutons, j'ai donc fait ma petite séance de mise en selle en mettant ma barre au sol sur la piste afin que mes cavaliers n'aient pas à se soucier de la direction. Ils ont fait l'exercice plusieurs fois sans étrier au trot sans vraiment de problèmes même si la position était loin d'être parfaite (Paris ne s'est pas faite en un jour). Après quelques passages au trot sur la barre au sol et quelques minutes au pas pour souffler, je monte un petit obstacle de 20cm à tout casser. A peine de quoi enjamber pour les poneys. 

Je leur fais faire l'exercice au trot puis leur propose d'essayer au galop pour ceux qui le souhaitent. Je leur précise bien que le galop est plus confortable mais qu'il faut faire très attention à la "transition descendante" du galop vers le trot qui est loin d'être facile à "encaisser". Je leur donne une astuce pour ne pas être trop secoués en leur disant qu'ils doivent essayer de passer au pas le plus vite possible dès leur transition. Vous me direz que ce n'est pas vraiment une astuce, mais je vous promets que si je ne dis pas ça c'est toujours le drame ensuite. Non parce que si je dis à mes cavaliers de repasser au trot, vous pouvez être sûrs que 100% vont arrêter de freiner leur monture dès la première foulée de trot, c'est à dire au moment où leur poney sera dans le plus grand déséquilibre et au grand trot, le truc le plus inconfortable et casse gueule du monde (surtout pour des "débutants"). On sait pas pourquoi, mais c'est pour tout le monde pareil, dès qu'ils sont au trot et ben ils arrêtent de freiner leur cheval. Genre ils doivent se dire :

"- Ouf, c'est bon, je suis au trot ! Sauvé !!" 

Et là, ben vous pouvez être sûrs à 99.9% qu'ils se pètent tous la gueule... C'est presque mathématique.

Donc bon, comme j'aime pas trop bien que mes cavaliers finissent le cul par terre (même si ça fait partie du truc hein, faut pas se leurrer non plus !), je les préviens, je leur dis qu'ils doivent continuer de ralentir leur poney jusqu'à ce qu'ils soient au tout petit trot, voire au pas (ça c'est pour ceux qui ont une notion très approximative du petit trot). Je leur répète généralement plusieurs fois pour qu'ils comprennent que c'est vraiment important, je leur dis que quoi qu'il arrive, il ne faut surtout pas qu'ils se penchent en avant, même s'ils en ont envie parce qu'ils sont déséquilibré, fin bon, tout ça quoi !

Nous voilà donc partis sur notre exercice d'enjambage de barre enterrée au galop, chacun son tour, ils partent au galop du petit trot dans le premier virage, passent l'obstacle puis repassent au trot plus ou moins chaotiquement avant de repasser au pas et de venir se ranger au milieu. Jusque là, tout va bien. Je précise que lors de ce cours je n'avais que des poneys d'école avec plus de propension à rester arrêté qu'à embarquer leur cavalier au grand galop. Tout ça pour dire qu'ils ne demandaient que ça, eux, de repasser au pas le plus vite possible. S'ils avaient pu s'arrêter net juste derrière l'obstacle, ça ne les aurait pas dérangé le moins du monde...

Enfin bon, donc l'exercice se passe et vient le tour d'un de mes jeunes cavaliers. Ils sont rares, c'est plutôt un sport de fille, mais j'en ai tout de même quelques uns. Celui-ci est vraiment très gentil, d'une extrême politesse mais aussi très distrait et donc vraiment très énervant. Le genre de gamin de 9/10 ans qui regarde ailleurs quand vous lui expliquez quelque chose, pas celui qui fait exprès pour vous faire comprendre qu'il vous emmerde, non, le genre qui peut pas s'en empêcher, c'est plus fort que lui, et qui ne perçoit pas la portée éventuellement problématique du phénomène.

Nan mais c'est sûr, c'est pas comme si je lui expliquais comment ne pas se casser la gueule de son poney, mais bon, c'est vrai, c'est d'une utilité toute relative... Après tout, chacun fait comme il veut hein, c'est pas moi qui suis dessus !

Je précise bien qu'il a l'esprit très vif et qu'il peut écouter quand il se concentre vraiment, ce n'est pas un problème de retard mental ou un truc du genre, c'est juste de l'inattention, de la très très énervante inattention.

Donc bon, c'est son tour, je lui répète tout encore une fois, on sait jamais... Il part au galop, saute son obstacle très bien puis repasse au trot, et là, je sens poindre le drame... Au lieu de continuer de freiner son poney pour retrouver une allure à peu près confortable et gérable, il se penche en avant et finit par basculer sur le côté... Le poney sait pas trop bien quoi faire avec ce truc plus ou moins accroché à son encolure, du coup il prend la décision de revenir le plus vite possible à côté de maman (maman c'est moi) des fois que je sache quoi en faire, moi, du truc...

Il y a à peu près 8 mètres entre le poney et moi, le gamin finit par choir lamentablement au moment fatidique où le poney repasse au pas en arrivant à 3 mètres de moi, autant dire qu'il tombe pratiquement à l'arrêt, rien de méchant (mes poneys ne sont pas vaches, ils ne jettent pas sciemment leurs cavaliers). Mon poney me regarde alors avec un air presque aussi désespéré que le mien, et là, le gamin vexé et encore assis par terre, me fixe outré, et tel un sale gosse capricieux (qu'il n'est pas le moins du monde) et super en colère me crie à moitié en pleurant :


"- Mais t'es nulle !!! T'aurais quand même pu me rattraper ! 



  -  ....... "    (Hem, comment te dire...)


En fait je crois que j'ai explosé de rire !

Pardon, c'est vrai, Super Woman c'est moi ! Je rattrape les cavaliers en plein vol ! 

Excuse, j'avais oublié......








Ps : Après quelques explications sur la nature de mes capacités de rattrapage de cavaliers en train de choir lamentablement, ce jeune homme a refait l'exercice en appliquant bien toutes les consignes...

Evidemment, il n'est pas tombé.


L'expérience....        Y a que ça de vrai !    


mardi 24 janvier 2012

Sans déconner ! (Ironie à 2 balles)


Nan mais c'est vrai quoi, faut pas déconner !

Depuis quand on utilise le manège pour faire du poney dedans ? Ben ouais, le mieux quand il pleut c'est d'aller faire du poney dehors, dans la gadoue (la Toubin-Clement, nan, ici on connaît pas) pendant que dans le manège, il y a deux poneys en liberté qu'on savait pas où les mettre pendant qu'on vidait les box parce que c'est trop fatiguant de les déplacer d'un box à un autre. Ben oui, ça prendrait au moins... pfiou ! Je sais pas moi, au moins... allez, 1 minute ! Et je compte large hein, genre le poney qui gigote au moment de lui mettre le licol et qui a une jambe en bois du coup il se traîne pour se déplacer, ce genre là... Et puis bon, c'est pas comme si j'avais la crève depuis plus d'une semaine, une heure de plus ou de moins sous la flotte qu'est ce que ça change, franchement, depuis quand les propriétaires ont quelque chose à dire ? Quoi, la pension ? Le truc qu'on paye tous les mois pour avoir accès aux installations et tout ça ? Pffff, nan mais les mecs ils sont pétés de tunes, c'est bien connu, on paye mais c'est pour qu'il y ait des poneys qui se promènent dans le manège en liberté pendant qu'on va monter dans la carrière complètement impraticable car entretenue, genre, une fois tous les 6 mois (bon, le manège c'est pareil hein, le sol est tellement dur que ça résonne quand le cheval galope et aussi il faut ramasser les fiches qui traînent un peu partout si on veut pas que son poney se blesse et puis il faut un peu ranger tout ce qui traîne parce que personne ne l'a fait, c'est trop fatiguant, mais bon, au moins il pleut pas à l'intérieur)...

Nan, et puis c'est pas comme si aujourd'hui on n'avait pas un truc qui s'appelle internet et qui serait le moyen de prévenir les gens que par exemple, un certain jour de la semaine, entre telle heure et telle heure le manège serait indisponible parce qu'il y a des "handicapés du curage de box" qui voudraient pas se faire chier à déplacer 2 pauvres poneys d'un bout de l'allée à l'autre pendant qu'on curerait leur box. Ben ouais, comme ça, les propriétaires et ben ils seraient pas trop cons, ils essaieraient d'adapter leur emploi du temps pour pas venir à ce moment là. Nan parce que l'excuse, on fait toujours comme ça, ça marche moyen bien, ben ouais, parce que c'est vrai que moi, j'habite dans le box du bout de l'allée, donc je connais l'emploi du temps par coeur, je sais que tel jour, c'est le jour du curage de box, sauf quand c'est pas celui là et que c'est un autre parce qu'on fait toujours comme ça sauf quand on fait pas comme ça, genre une fois sur trois. Nan mais c'est vrai, je suis trop conne, je devrais le savoir, c'est écrit sur la gueule de tout le monde le jour où on va curer les box et mettre les poneys dans le manège, l'heure aussi elle est écrite, je dois pas assez bien regarder. Nan parce que je suis là tous les jours et je l'ai pas encore vu bien écrit hein, mais promis, je regarde.

Oui, bon, je comprends, internet c'est un peu compliqué, et puis ça coûte super cher d'envoyer un mail à une liste de contacts, et puis c'est long et fastidieux, c'est pas comme si y avait des envois multiples, le truc t'écris une fois ce que t'as à dire, tu cliques sur la liste de contact et tu cliques sur envoyer. Pfiou ! Wahou, après ça faut au moins une demie-journée pour se remettre hein, facile. Nan c'est vrai quoi, mais bon, pour ça faudrait déjà avoir eu l'idée de créer une liste de diffusion, parce que c'est vrai que c'est beaucoup plus pratique de dire des trucs aux gens quand on les croise, là au moins on est sûr qu'on a bien passé le message, et à tout le monde. Genre on l'a dit 3 fois aux même personnes, celles qu'on croise tous les jours parce qu'on vient à la même heure, mais les autres ben elles, nan, elles, elles lisent sur la gueule des autres, c'est écrit j'vous dis ! Fin bon, c'est super bien foutu encore, ça se voit ! Et puis c'est réfléchi, c'est ça qui est bien...

Nan mais j'vous jure, j'étais pas du tout énervée hein, promis :)

mercredi 18 janvier 2012

Mécanisme des allures


J'aime beaucoup aborder des questions théoriques pendant mes cours lorsque j'en ai l'occasion. Aujourd'hui il faisait beau, mes élèves étaient peu nombreux, nous avons donc pu aborder cette notion difficile pour des presque débutants : le mécanisme des allures.

Ben oui, c'est vrai ça, un cheval, comment ça marche ? Tout est venu d'une question anodine pendant que mes élèves étaient au trot, par simple curiosité... (C'est moche la curiosité, c'est le Mal !) Fin bon, je me demandais comment mes élèves percevaient le déplacement des jambes de l'animal juste sous leurs fesses. Ah, ben je n'ai pas été déçue !

Alors qu'ils étaient au trot enlevé (le truc qu'on t'apprend à faire en comptant : 1/2/1/2/1/2/... pour faire debout/assis/debout/assis/debout/... ouais bon, vous avez compris quoi !), je leur demande donc combien de temps comprend l'allure du trot à leur avis. Sans autre précision, la première réponse que j'obtiens est 1 temps pour deux de mes élèves et 2 temps pour la troisième. Je prends donc la décision de me lancer dans une explication de texte concernant "les temps" d'une allure.

Je leur explique bien que les temps sont les moments où un pied du cheval se pose au sol, et que le cheval peut poser ses pieds un par un, mais qu'il peut aussi les poser deux par deux. Par conséquent et à priori, il ne peut y avoir cinq temps dans une allure étant donné qu'il n'y a que 4 "pattes" (oui je sais on dit jambe mais on va pas tout aborder d'un coup hein, c'est déjà assez compliqué comme ça !), cependant, il peut y avoir moins de 4 temps étant donné que le cheval peut poser ses "pattes" 2 par 2. Vous suivez ?

Là ils répondent tous qu'ils ont bien compris, comme d'habitude, jusqu'au moment de la question fatidique : 

"- Alors, ça veut dire que votre cheval il se déplace comment, si vous dites qu'il n'y a qu'1 seul temps dans votre allure ?
 - ....
 - Oui, c'est bien ce que je pensais..."

Donc je leur explique que pour qu'il n'y ait qu'un temps, il faudrait que leur cheval se déplace par bonds et les 4 "pattes" en même temps ! Evidemment ça les fait beaucoup rire d'imaginer leur poney se déplacer de cette manière. Alors pour les pointilleux, oui, c'est vrai, si les chevaux pouvaient se déplacer ainsi, il y aurait fatalement un 2ème temps, le temps de projection, nous sommes d'accord, mais n'allons pas embrouiller ces petits cerveaux déjà bien assez embarrassés comme ça...

"- Bon, là on est au pas, regardez bien marcher les poneys des autres cavaliers et dites moi combien de temps vous voyez ?
 - ... 2 ?
 - Hem... Vous êtes sûrs ?
 - Ben oui
 - Ça veut dire qu'il y a des pieds qui se posent en même temps ?...
 - Ben oui !
 - Ah bon ? (là je me dis qu'on doit pas avoir la même notion du "en même temps") Donc là, il y a 2 pieds que vous voyez se poser exactement au même moment ?
 - Euh, non, pas tout à fait exactement en fait...
 - Oui, donc pas en même temps alors... Donc du coup, si ils se posent pas exactement au même moment, ça fait combien de temps ?
 - 4 !!
 -Ah ! Merci ! Ça me rassure un peu là..."

S'ensuit toute une discussion sur l'ordre du poser des antérieurs et des postérieurs droits et gauches, comme je vois que c'est pas clair, je laisse tomber pour l'instant et je passe au trot.

"- Bon, et là, y a combien de temps ?
 - 2 !  (Yes ! Je suis sauvée!)
 - Ok, très bien, et maintenant comment il pose les "pattes" votre poney ?

Alors là j'en ai un qui répond : 

 - Les 2 pattes de devant et les 2 pattes de derrière ensuite.
 -Hem... T'es sûr ? Tout le monde est d'accord ?"

Bon, tout le monde n'est pas d'accord, alors on y va...

" -Est-ce qu'il y a bien 2 pattes qui se posent en même temps ?
  - Oui !! (en coeur)
  - Ok, est-ce que les 2 pattes de devant se posent en même temps ?
  - Non ! 
  - Bon, et derrière ?
  - Non !
  - Ok, donc ? Josiane ?
  - Ben, y en a une de devant et une de derrière.  (On avance)
  - Bon, maintenant est ce qu'elles sont toutes les deux du même côté ? Ginette ?
  - Non, y a la patte de derrière de gauche et la patte de devant de l'autre côté
  - Très bien, donc on dit postérieur gauche et antérieur droit, ok tout le monde ? 
  - Oui !
  - Et vu qu'il ne sont pas du même côté mais qu'ils se posent en même temps, on appelle ça un "Bipède diagonal" Et vu que c'est l'antérieur droit qui se pose, on l'appelle le "Bipède diagonal droit" parce que c'est la patte de devant qui compte... (Oui, parfois j'ai honte, mais ça passe mieux comme ça quand même) Ça va, c'est clair ?
  - Oui !!"

Bon, à ce stade, j'ai de sérieux doute sur la clarté de l'affaire, donc je repose la question 10 fois de manière différente pour être bien sûre qu'ils ont bien compris et pour qu'ils soient bien sûrs d'avoir bien compris aussi... Là je suis surprise, ils ont vraiment l'air d'avoir compris, bon, le vocabulaire c'est pas encore tout à fait ça, mais ça commence à rentrer. 

Du coup, maintenant qu'on a un peu de vocabulaire, on en revient au pas. J'arrive à peu près à leur faire dire que les pieds se déplacent par bipèdes latéraux mais pas en même temps, d'où les 4 temps. C'est drôle comme ils veulent absolument que l'antérieur se pose avant le postérieur... Ça a quand même fini par rentrer, on a même abordé le galop sans trop de problèmes !


A vous maintenant !


Le Pas :


















Donc le pas est une allure symétrique, marchée et basculée, à 4 temps égaux dans laquelle les 4 membres arrivent successivement à l'appui en faisant entendre 4 battues équidistantes. 


Si le Postérieur Droit (P.D.) entame la marche, l'Antérieur Droit (A.D.) suit, puis le Postérieur Gauche (P.G.) et enfin l'Antérieur Gauche (A.G.). Les membres se lèvent dans l'ordre de leur poser.


L'encolure, par un mouvement de bascule de haut en bas, et de léger balancement latéral, attire successivement les épaules en avant : plus son mouvement est prononcé, plus l'amplitude du pas augmente.


La vitesse d'un cheval au pas moyen est de 110m à la minute environ, ce qui représente 6 à 7 km/h.


Le pas doit être franc, équilibré, à quatre battues équidistantes bien marquées. Pour le pas allongé, une extension contrôlée de l'encolure favorise le geste des antérieurs et l'engagement des postérieurs.


Le pas calme le cheval ; il peut être maintenu longtemps sans fatigue.
Les allures utilisées sont le pas rassemblé, le pas moyen et le pas allongé.




Le Trot : 




Le trot est un allure sautée, symétrique, à deux temps égaux, par bipèdes diagonaux. Chaque battue est séparée de la suivante par une période de projection (souvent appelé temps de suspension).


La vitesse varie en fonction de la conformation du cheval : elle est d'environ 240m à la minute pour les chevaux de selle, ce qui représente 14 à 15 km/h. Certains trotteurs de course peuvent parcourir un kilomètre en moins de 1'15", ce qui représente 48km/h.


Le trot doit être actif et régulier. Dans les allongements, l'engagement des postérieurs provoque l'amplitude du geste et l'extension contrôlée de l'encolure.


Les allures utilisées sont le trot rassemblé, le trot de travail, le trot moyen et le trot allongé.




Le Galop :



Le galop est une allure dissymétrique, sautée et basculée, à trois temps. Le troisième temps comprend une période de projection.


Une foulée de galop à droite se décompose ainsi :
- poser du P.G, commencement du 1er temps
- poser du bipède diagonal gauche, commencement du 2ème temps
- poser de l'A.D, commencement du 3ème temps, et période de projection.
Inversement pour le galop à gauche.


Au galop à droite, le bipède latéral droit prend de l'avance sur le bipède latéral gauche et inversement pour le galop à gauche. 


La vitesse varie en fonction de la conformation du cheval et de son aptitude. La vitesse moyenne du cheval d'extérieur et de 450m à la minute. Il peut aller de 300m à la minute pour les parcours de CSO de petites catégories jusqu'à 690m à la minute pour le steeple d'un concours complet à l'époque où cette épreuve existait encore. 
La plus grande vitesse enregistrée en course plate dépasse 1000m à la minute (à l'époque de mon bouquin, dite moi si vous trouvez plus récent !)


Le galop doit être une allure ample et cadencée. Au galop allongé, l'extension contrôlée de l'encolure favorise l'engagement des postérieurs et l'amplitude du geste, sans changement de cadence.


Les allures utilisées sont le galop rassemblé, le galop de travail, le galop moyen et le galop allongé.




Voilà ! Maintenant c'est à vous de nous citer quelques allures défectueuses et de nous les expliquer tant qu'à faire !



samedi 14 janvier 2012

Assiette (Langage Équestre d'un autre temps)


Assiette. -- L'assiette d'un cavalier, c'est son aplomb sur la selle. C'est avec une bonne assiette, c'est-à-dire une pose bien assurée, que le cavalier reste fixe à cheval et peut se servir adroitement de ses mains et de ses jambes.

L'adhérence des fesses sur la selle, la flexibilité des reins et leur souplesse qui aident le corps à suivre les mouvements du cheval et l'empêchent de sauter en l'air à chaque réaction, constituent ce que l'on appelle l'assiette.

Nos grands maîtres conseillaient à leurs élèves de beaucoup travailler leur assiette à cheval. Aussi ils disaient : "Pour commencer un cavalier, il faut l'asseoir à cheval ; pour parfaire un écuyer, il faut l'asseoir à cheval." Ils pensaient, avec juste raison, qu'il n'est pas suffisant de ne pas tomber pour être reconnu solide à cheval, car la fixité en selle est la seule chose qui permette de se servir adroitement des mains et des jambes, comme nous l'avons dit plus haut.

Les écuyers du XVIIe siècle avaient un genre d'équitation tout différent du nôtre ; ainsi, voici leur façon d'envisager l'assiette. Écoutons M. le marquis de Newcastle : "Lorsqu'il (le cavalier) est dans la selle, il doit s'y seoir droit sur l'enfourchure, et non sur les fesses, combien que plusieurs croyent que la nature les a faites pour s'asseoir dessus ; mais il ne faut pas s'en servir à cheval. Etant donc bien placé sur l'enfourchure dans le milieu de la selle, il doit s'avancer vers le pommeau le plus qu'il pourra, laissant la largeur de la main entre son derrière et l'arçon de la selle, tenant les jambes droites en bas comme s'il était à pied, ses genoux et cuisses tournées en dedans vers la selle, " etc. 



Aujourd'hui, voici notre façon de comprendre la belle position de l'homme, placé solidement et élégamment en selle : le corps droit, sans raideur ; les reins souples, c'est-à-dire ni soutenus ni relâchés ; les fesses posées également d'aplomb sur le siège de la selle ; les cuisses dans une position oblique, qui amène naturellement les genoux sur la partie rembourrée des quartiers, lesquels doivent être, non pas droits, mais un peu avancés, de manière à donner de la longueur à la selle.

Pour obtenir une bonne et utile tenue, il faut s'exercer souvent sans étriers sur des chevaux surs et déplaçants. Ce travail assouplit les reins, oblige le cavalier à s'asseoir et à prendre de véritables points d'appui, ceux de l'assiette. Le commençant qui, dès le début, monte seulement avec les étriers, prend des points d'appui faux ou de pure convention, qui l'empêchent toujours d'avoir une tenue à l'abri des déplacements imprévus.




Alors, et vous, vous en pensez quoi ? 




Pour moi l'assiette se travaille au jour le jour, mais surtout elle est le résultat d'une équitation faite "en conscience", c'est à dire une équitation lors de laquelle le cavalier est conscient de la position de son corps sur son cheval. Il m'arrive régulièrement de me dire que "Aujourd'hui, je n'arrive pas à m'asseoir dans mon cheval" ou, au contraire de me sentir vraiment très à l'aise et "descendue". Je pense que cela découle vraiment de mon état d'esprit et de la tonicité de mon corps au moment où je me mets à cheval. N'y a t'il pas des jours où vous réglez votre rétroviseur plus haut ou plus bas selon que vous êtes plus ou moins redressés ou avachis dans votre siège ? Pour moi c'est la même chose à cheval (pas le rétroviseur hein).


J'essaie donc (je dis j'essaie parce que je suis une tête de mule, et parfois, même si je sais pertinemment que ça va foirer, faut que je le fasse quand même... C'est à se mettre des claques, mais bon, chacun ses défauts hein !), une fois en selle, de déterminer ma séance en fonction de ce que mon corps va bien vouloir me donner. Pas la peine d'aller travailler le trot moyen, si je ne suis pas capable de "rentrer" dans mon cheval car je ne réussirai qu'à lui être inconfortable et nous nous chamaillerons toute la séance. Dans ces cas là, je vais plutôt travailler sur des barres, ou en extérieur.


En revanche, quand je m'assois sur mon cheval et que j'ai l'impression immédiate de ne faire qu'un avec lui, alors là je sais que je vais pouvoir attaquer une vraie séance de dressage, pirouettes, piaffé, appuyers, tout ce que vous voulez, dans ces cas là, je peux tout lui demander. Tout n'est pas forcément parfait, mais je peux y travailler, et travailler juste. Je peux travailler juste car il n'y a aucune interférence entre nous, il comprend parfaitement mes  demandes, il n'y a pas d'inconfort, uniquement du relâchement et de l'osmose. Ces séances là sont de vrais cadeaux car elles permettent d'avancer dans le calme et la facilité sur des exercices qui sont vraiment complexes.


Tout cela fonctionne bien évidemment avec l'état ou plutôt l'humeur du cheval, combien de fois j'ai voulu faire une séance que j'avais préparée tel jour alors que je sentais très bien que le cheval n'était pas prêt à la faire ce jour là, que ce soit par manque d'envie ou de tonicité générale. Nos chevaux sont comme nous, ils ont des jours sans, il faut essayer de faire avec.


Voilà, donc pour moi, l'assiette, c'est non seulement l'outil qui nous permet de "tenir" à cheval quoi qu'il se passe et de lui transmettre une impulsion, mais c'est également une connexion inconsciente entre nos deux "humeurs physiques". Le jour où cette connexion est totalement linéaire, le jour où la tonicité et le relâchement du cavalier trouvent une continuité parfaite dans le corps du cheval, ce jour là, on atteint l'osmose et c'est à cet instant que l'on se rapproche indubitablement du mythe du centaure...




Et vous, êtes vous bien dans votre assiette en ce moment ?

jeudi 12 janvier 2012

Les maux du cavalier (2)


Alors, où en étions nous ?

Ah oui, les adducteurs... 

Bon, chaque cavalier est censé savoir où se trouve ses adducteurs, non ? Nan parce que si y a bien un endroit où l'on est censé avoir mal après une bonne séance de mise en selle, c'est là. Oui, vous savez, ces muscles à l'intérieur de la cuisse, qu'on savait pas à quoi ils servaient jusque là et qui font horriblement mal dès que l'on fait un pas le lendemain et pendant deux jours après cette fameuse séance... Ils font d'autant plus mal que l'on est inexpérimenté et que l'on se contracte en serrant les genoux, mais bon, ça vous le savez déjà ! Les adducteurs sont des muscles extrêmement faciles à étirer après une séance, alors n'hésitez pas à vous asseoir parterre, les jambes pliées pieds joints puis écartez vos genoux progressivement et dans un mouvement linéaire, pas d'à coups surtout !


Muscles adducteurs de la cuisse (http://www.anat-jg.com)


Ensuite nous avons les fessiers, enfin, après quelques recherches sur des schémas je n'ai pas trouvé mieux que fessiers, ou plutôt, les moyens fessiers. C'est le muscle qui se trouve en bas du dos et sur le coté, ou en haut de la fesse, tout dépend de quel côté on se place ! Alors celui là on le découvre généralement après une séance d'obstacle où on a passé le plus clair de son temps en équilibre, ou alors, plus tard, lorsqu'on découvre l'ouverture de l'articulation coxo-fémorale, ça c'est quand on commence à se prendre pour un dresseur : trot assis, jambe méga descendue, bassin engagé, dos en maintien parfait, etc. Bref, ça tire un peu mais c'est bon signe !


Articulation coxo fémorale


Plus haut, nous avons les abdominaux et les dorsaux, alors, pour tout vous dire je n'ai strictement jamais eu mal au dos en montant à cheval. Par contre, en ce moment, je suis en phase d'expérimentation du mal aux abdos et je vais vous dire comment. Je suis en train de travailler le trot en extension avec mon cheval. Le trot en extension est un trot moyen la plupart du temps lors duquel le cheval tend très fort ses antérieurs vers l'avant grâce à une poussée importante des postérieurs et une impulsion supérieure. Mon cheval a un trot moyen acceptable, mais il a vraiment du mal à étendre ses antérieurs, cela n'est pas du tout naturel pour lui alors que d'autres le font presque de manière innée... Donc, un peu de boulot en plus pour lui apprendre cette magnifique "allure".

Trot en extension de Totilas et Edward Gal (image chevalmag.com)

Pour réussir à obtenir un trot en extension il faut surtout imprimer une vraie impulsion à son cheval avec une assiette propulsive et tenir son dos d'une manière dont je n'avais pas idée avant ! Pfiou, une demi diagonale comme ça et j'ai déjà les abdos qui tirent !!

Ah, j'ai oublié quelque chose ! Les échauffements de là où ça fait mal et surtout de là où on est pas trop à l'aise pour aller l'expliquer à son médecin... Vous voyez de quoi je parle ? Bon, moi j'ai de la chance, franchement, ça n'a jamais été un vrai problème pour moi. Je pense qu'une bonne selle et des sous vêtements adaptés y font beaucoup. En revanche, je me suis toujours demandé comment ça se passait pour la gente masculine... Mais bon, vous imaginez bien que je ne suis pas allée leur demander ! Donc si une bonne âme venait nous en parler en commentaire pour satisfaire ma curiosité, je serais très flattée et très reconnaissante de ce magnifique don de soi pour la (ma) science :)

Pour ces dames, je conseille un très bon maintien pour la poitrine, on sait bien que les secousses répétées, que ce soit à cheval ou en footing sont très loin d'être bénéfiques pour cette partie spécifique de notre anatomie... Et puis les bretelles qui passent leur temps à se faire la malle, ça va bien deux minutes hein, on a quand même pas que ça à faire !

Voilà voilà, passons aux épaules, mon drame... Il se trouve que j'ai régulièrement très mal aux épaules, ou plutôt aux trapèzes :

Image de entrainement-sportif.fr

Donc, vous voyez la zone en rouge ? Ben voilà, moi, dès que je fais une grosse séance et que mon cheval me maltraite un peu (oui c'est mon cheval qui me maltraite et pas l'inverse) et ben j'ai mal tout partout là où c'est rouge mais à gauche. Et oui, depuis l'insertion au niveau des cervicales, jusque tout en bas là bas, et je vous promets que ça fait super très beaucoup mal ! Alors, et pourquoi donc que j'aurais mal là, et en plus à gauche et pas à droite ? Et bien je vous le donne en mille...

Parce que d'une je ne travaille pas encore assez relâchée, et de deux, parce que je ne fonctionne pas de manière complètement symétrique. J'ai toujours la main gauche en retrait par rapport à ma main droite, mon angle d'ouverture du bras est inférieur à gauche (du coup j'ai tendance à bloquer le garrot de mon cheval) et étant moins relâchée, forcément je contracte mon cheval de ce côté là, résultat il fonctionne moins bien à gauche, je me contracte du fait de l'inconfort et c'est un cercle vicieux ! Vous suivez ?

Voilà voilà, donc mon asymétrie provoque de l'inconfort à mon cheval qui réagit en se contractant et en fonctionnant moins bien, du coup j'essaie de résoudre un problème que j'ai moi même créé en me contractant encore plus... Extrêmement judicieux me direz vous ! Encore faut-il s'en rendre compte assez rapidement pour ne pas se faire avoir, de là découle tout l'art de l'équitation. Malheureusement, on n'est pas bon tous les jours !

Donc là, telle que vous me voyez, ou plutôt que vous me lisez, je me remets juste de 3 jours de douleurs atroces à ne pas pouvoir dormir ou presque... Mon traitement miracle : la bouillotte (et sinon le massage en plus ça serait bien mais en ce moment c'est pas possible...). Et oui amis cavaliers, la bouillotte c'est magique, tous les soirs pendant trois jours, bon un petit décontractant musculaire aide un peu parfois, mais sinon c'est vraiment la bonne astuce pour les vilaines contractures qui font mal. J'ai expérimenté le patch chauffant, c'est pas mal non plus, mais l'hiver alors hein, parce que ça chauffe vraiment beaucoup. Et puis le patch à l'avantage de tenir tout seul, je me vois mal me trimbaler avec ma bouillotte partout où je vais... Très classe !

Pour ma part, et pour rassurer ceux qui avaient prévu un budget "mal de dos" de ouf pour le jour de leur reprise de l'équitation (suivez mon regard... premier com de ce billet), je vous avoue aller chez l'ostéopathe de temps en temps histoire de vérifier que tout est "en ligne" et pour essayer de corriger cette foutue asymétrie qui nous pourrit la vie à moi et à mon cheval. Alors de temps en temps ça veut dire de une fois à trois fois par an, c'est tout. Je pense que je devrais faire l'effort d'y aller un peu plus souvent au lieu d'attendre le dernier moment, mais bon, ça ne fonctionne pas si mal comme ça. Et il s'avère que je fais aussi voir mon cheval par un ostéopathe équin (y a pas de raison) une fois par an, exactement pour les même raisons que pour moi, je suis même en train de me rendre compte qu'il serait judicieux que les dates de nos rendez vous respectifs correspondent un peu mieux...

Et sinon, je me suis aussi cassé le cinquième métacarpien en concours hippique... Mon petit doigt est resté accroché un peu trop longtemps dans la rêne ou dans la crinière de mon cheval alors que le reste de mon corps était descendu un peu plus vite que prévu ! Bon, deux mois de plâtre (et c'est pas facile de monter à cheval avec une main dans le plâtre) et évidemment j'ai des os qui ne veulent pas consolider, donc on a finit par enlever le plâtre et mettre une attelle parce que j'en pouvais vraiment plus docteur et résultat je sais toujours pas aujourd'hui si c'est bien consolidé (bon, ça a pas recassé donc c'est que ça doit être bon !).

Voilà, voilà ! Vous savez tout, bande de petits chanceux !!