AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

jeudi 15 septembre 2011

Re-chute

Tout d'abord je tiens à préciser qu'il est extrêmement rare que je tombe de cheval, je dirais même mieux, je tiens vraiment très bien à cheval donc si je tombe, c'est soit que je suis très fatiguée et que je me suis endormie, soit que 99% des cavaliers tomberaient (sans me vanter hein). 

Tout ça pour vous dire que ça y est, je jette l'éponge ! Ça fait juste la troisième fois que je me tôle lamentablement à cause d'un poney (environ 1,40m à tout casser) que je m'évertue à débourrer alors qu'il va sans aucun doute passer le reste de sa vie dans un pré vu qu'il est handicapé physique et surtout mental.





Ce poney a 6 ans, il a perdu sa maman à 3 mois si j'ai bien tout compris, il n'a donc pas eu l'éducation "normale" d'un équidé. Pendant leurs premières années, les poulains au contact de leur mère apprennent de nombreuses choses, entre-autre ils apprennent à distinguer les dangers et les bonnes choses, ils apprennent à se maîtriser et à se contrôler face aux éléments extérieurs... Ils se sociabilisent, affirment leur personnalité au contact des autres poulains de leur âge, jouent, apprennent à devenir indépendants petit à petit jusqu'au sevrage. Ensuite et jusqu'à 3 ans ils grandissent dans des pâtures bien grasses où on essaie de prendre le temps de les habituer à l'Homme progressivement. 



Ce poney là n'a pas eu cette chance et je me demande également s'il a été du coup bien nourri car sa croissance s'est arrêtée très tôt, il est vraiment beaucoup plus petit que ses congénères et que son père que j'ai sous les yeux tous les jours. Il a à priori été élevé au biberon, fait concernant lequel je reste dubitative étant donné que les poulains élevés au biberons sont généralement extrêmement collants, irrespectueux et proches de l'Homme, tout ce qu'il n'est pas en somme. Alors j'imagine qu'il a été nourri au biberon très brièvement puis qu'il a été sevré rapidement et remis au pré où on l'a "laissé" grandir.

Comme si cela ne suffisait pas il a fallu que ce même poulain à qui la mère n'avait rien pu apprendre aille s'enrouler le postérieur droit dans un fil (barbelé ?) et se blesse : 2ème traumatisme... Le premier aurait bien suffit à lui tout seul mais bon. Il a donc été soigné (?) on ne sait pas comment puisqu'à moitié sauvage j'imagine, puis de nouveau "abandonné" le temps que la blessure cicatrise bien. Mouais...

J'imagine qu'il devait avoir mal dans son pré tout seul puisqu'il a tellement compensé qu'il s'est abîmé l'autre postérieur duquel il boîte de plus en plus souvent au fur et à mesure que le travail avance. Du coup, ce postérieur gauche est déformé par les molettes (voir photo) du fait de la trop grande sollicitation qu'il a subit, à moins qu'il se soit blessé encore une fois sans que personne n'en ait rien su vu qu'il était au pré pendant environ 6 ans...



Normal


Normal à gauche, grosses molettes à droite 


Voilà donc dans quelles conditions le débourrage de ce poney à commencé, j'aurais donc dû me douter que c'était mal barré... D'autant plus qu'à priori il aurait été confié à des stagiaires je ne sais quand ce qui n'a certainement pas dû arranger les choses. Il faut savoir que la moindre mauvaise expérience sur ce type d'animal a des répercussions sur toute sa vie future, je pense que le monstre est apparu à ce moment là, et le problème, c'est qu'il ne l'a plus jamais quitté, il est toujours là, dans un coin de son cerveau. Et si vous voulez mon avis, il sera là tout au long de sa vie...

Voilà pourquoi je dis qu'il restera handicapé à vie d'une manière ou d'une autre. Dans le meilleur du meilleur des cas le monstre finira par s'estomper ce qui serait vraiment vraiment très bien ; mais la douleur physique, ou du moins le souvenir de la douleur physique qui le fait boiter ne disparaîtra à mon avis malheureusement jamais, c'est pourquoi je vous le dis aujourd'hui solennellement : j'abandonne.

Les raisons :

La lassitude : je suis patiente, persévérante comme l'a si bien dit mon médecin traitant tout à l'heure (parce que oui, cette fois, je me suis vraiment fait mal), je n'aime pas lâcher l'affaire et ça serait le mien ce serait différent, cependant je ne suis pas suicidaire.

Les responsabilités : je fais quoi moi, de mes clients, de mon cheval, de moi, si j'ai un bras ou une jambe dans le plâtre, voire pire, alors que mon homme part en mission pendant 3 mois ???

La peur : en effet, et pourtant je ne suis pas une trouillarde, mais au bout de 3 bonnes pelles, je commence à me dire que ça devient dangereux de risquer sa vie pour un poney qui restera handicapé quoi qu'on fasse. J'ai quand même d'autres clients, des cours à assurer, mon cheval à travailler, bref, se foutre la trouille au bout de 20 ans de pratique alors que j'ai jamais eu peur d'un cheval de ma vie ça me tente moyen...

Financières : je suis loin d'être payée assez cher pour me permettre de me faire mal au boulot.

Voilà.

3 commentaires:

  1. Merde :-( Du coup il devient quoi le poney? Les proprios le remettent au pré?
    Tu as raison de te protéger, pas possible de risquer sa peau pour le boulot.

    RépondreSupprimer
  2. Pour le poney, j'imagine que la propriétaire va tenter de finir le débourrage pour pouvoir le vendre... A suivre

    RépondreSupprimer
  3. La photo avec les poulains me fait penser aux images que j'avais au primaire quand j'avais été sage ou que j'avais bien travaillé ! ( si si, ça m'arrivait.... )

    RépondreSupprimer