AVERTISSEMENT

Je tiens à préciser pour les personnes qui auraient du mal à comprendre la démarche d’un blog (flatter l’égo démesuré de l’auteur, partager ses névroses, faire pleurer dans les chaumières, passer ses nerfs, raconter des conneries, informer un peu, se marrer beaucoup, toussa), que tout ce qui est écrit ici – non seulement n’engage que moi – mais surtout, que tout ce qui y est raconté est bien évidemment purement fictif. Par là j’entends que ces récits, satires, pamphlets, anecdotes (lorsqu’ils ne sont pas tirés d’ouvrages extérieurs) sont inspirés de faits réels mais sont, comme vous l’aurez tous compris, racontés à travers le filtre d’une imagination débordante et d’un esprit, je m’en excuse, légèrement névrosé.

lundi 19 mars 2012

Dressage, subjectivité et injustice


Bon, n'étant pas une grande dresseuse de concours dans l'âme, c'est un monde que je découvre un peu plus à chaque fois que j'ai l'audace de m'engager dans cette discipline.

Tout d'abord il faut savoir qu'en dressage ce n'est pas du tout pareil qu'en CSO: par exemple, en CSO, vous avez un maximum de 6 épreuves par jour sur un même terrain avec quelque chose comme 60 à 90 engagés par épreuve selon les limitations. Oui, parce qu'en saut d'obstacle on est obligé de limiter le nombre de participants par épreuves sinon on s'en sort plus et on finit en nocturne vers 2h du mat'. 

En dressage, c'est pas tout à fait pareil, en ce qui concerne le nombre d'épreuves cela peut varier autour d'une quinzaine par jour, voire beaucoup plus. Pour le nombre de partants on oscille entre 3 et 15 au mieux, et quand on est à 15, pfiou ! Y a de la concurrence ! En ce qui concerne l'ambiance c'est... Comment dire... Hem... Calme ? Ennuyeux ? Mortel ? Fin bon, vous avez saisi l'idée je pense. 

Le bon côté, c'est que quand on arrive sur le parking avec le camion, et ben pour une fois, on a l'embarras du choix. On peut se mettre où on veut, dans le sens qu'on veut et en plus on peut s'étaler. On peut accrocher ses chevaux n'importe où, on en fout partout, les protections de transport d'un côté, les seaux d'eau de l'autre, le foin, le matos, le grain, les couvertures, la table de camping pour le pique-nique, fin tout quoi. On fait comme chez mamie, c'est super !

Le mauvais côté c'est que tout le monde se connaît, enfin, tout le monde connaît tout le monde, sauf nous... Ce qui fait qu'on est un peu les vilains petits canards du concours quoi ! Bon, faut dire aussi qu'on arrive avec nos chevaux de CSO, nos selles de pas dressage du tout, moi j'ai presque une sangle bavette histoire d'en rajouter une couche... Et puis bon, sans déconner, je vais pas découper les arrêtoirs de mes rênes juste pour leur faire plaisir hein, j'fais comment après pour ma martingale moi ?!

Nan mais on a fait des efforts hein, nos chevaux étaient piontés, toilettés, sabots graissés, tapis blancs et tout le tralala. On est un minimum consciencieuses quand même, mes coéquipières et moi... Et même qu'on sait faire du trot assis aussi, et même que moi mon cheval il fait aussi des appuyers, des changements de pied et des beaux arrêts bien carrés, oui oui, j'vous jure c'est vrai ! 

Fin bon, à priori, il faut savoir que l'aura de dresseur y fait un peu pour les notes aussi... Bon, je voudrais fâcher personne hein, mais on se rend bien compte qu'il est plus facile de mettre une bonne note à quelqu'un qu'on connaît plutôt qu'à quelqu'un qu'on ne connaît pas, c'est moche mais c'est comme ça... Enfin, il ne faut pas généraliser hein, mais bon, il se trouve que c'est moyen discret sur le protocole de notation quand 3 juges sur 5 mettent des notes au ras des pâquerettes, alors que les deux autres classent le même cavalier respectivement 3ème (sur 9) et premier. Bon, c'était pas moi, mais ça fout un peu les boules pour la copine quand même, et puis c'est moyen crédible. Le mec qui met un 8 à un mouvement alors qu'un autre met 4... Bon, je veux bien que la perspective ne soit pas la même selon la position du juge mais quand même, l'écart de 4 c'est juste pas possible à moins d'avoir de la merde dans les yeux hein.

Sinon y a aussi les classements aléatoires, genre y a deux ex aequo en 3ème place, et ben en fait le dresseur il est 3ème et puis toi t'es 4ème, c'est comme ça, tu sais pas pourquoi, t'as exactement la même note mais non, t'es pas 3ème aussi, t'es 4ème, c'est mieux. 

Et puis après, comme si ça suffisait pas, comme si on n'avait pas assez de handicaps comme ça, y a le vent qui s'y met... Bon, le vent il était déjà là hein, mais au moment où tu passes, et ben il décide de faire chier le vent, il renverse le pot de fleurs de justement là où t'es en train de passer, et puis après il fout la barrière par terre, et la barrière elle tombe pas à l'extérieur hein, non, ça serait trop simple, non, elle tombe à l'intérieur, sur la piste de là où tu dois passer avec les pieds de ton cheval qui est déjà super trouillard de naissance... Nan et puis c'est pas tout, y a encore la porte de la tribune du juge qui s'envole à moitié au moment où t'arrives dessus, alors toi tu la vois, mais ce qui est bien, c'est que ton cheval il est déjà tellement occupé à avoir la trouille de tout le reste que pour une fois, et ben il voit même pas le problème... Nan parce que lui il est déjà en train de regarder le reste de la barrière en train de se casser la gueule à l'autre bout de la longueur, donc bon, à la fin ta carrière elle est juste plus du tout rectangulaire et quand tu lis le protocole on t'explique que ça manque de rectitude... Bon, comment vous dire messieurs dames les juges, je vous aime bien mais faudrait quand même pas trop la ramener là !

Alors les juges ils sont super sympas hein, à la fin ils s'excusent de ce bordel que le vent a foutu parce que c'est quand même pas les meilleures conditions (Ah bon ? Sans déconner ?!) et puis ils te disent que t'as super bien géré, que tu as monté avec beaucoup de tact, c'est même écrit sur les protocoles hein, ils sont sympas, par contre les notes c'est pas pareil, c'est pas pareil du tout même ! Alors je comprends parfaitement qu'on ne peut pas noter un mouvement dans ce bordel, mais à ce moment là, on sonne, on remet en ordre, et puis on recommence non ? Fin moi j'aurais fait comme ça si j'avais été juge, mais faut croire que ça marche pas comme ça en fait. Voilà voilà. 

Tout ça pour dire que, comme toute activité artistique, le jugement est vraiment extrêmement subjectif. On a beau avoir des axes de notations et des observables bien précis, à la fin du compte, le juge il fait ce qu'il veut puisque personne ne va pouvoir regarder par dessus son épaule et vérifier ce qu'il dit. Surtout dans ce type d'épreuves basiques où il n'y a pas vraiment d'enjeu. Il faut le savoir et en prendre son parti sous peine d'être extrêmement déçu, c'est l'jeu ma pauv' Lucette !

En ce qui me concerne et à la fin du compte, je suis extrêmement contente de mon cheval qui s'est très bien comporté malgré tout ce qui a pu arriver autour de lui et je suis aussi très contente du travail de mes coéquipières qui ont vraiment fait de bonnes prestations en accord avec leur niveau et qui ont vraiment bien géré les défauts et qualités de leurs montures. Nous avons également passé une bonne journée autour de nos chevaux, et même si les résultats espérés n'étaient pas au rendez-vous, l'expérience apportée lors de telles journées est toujours extrêmement constructive pour peu que l'on ne se laisse pas décourager par les notes.


7 commentaires:

  1. Bon, il est vrai que c'est facile de rire à la lecture de ton récit, mais j'imagine un peu l'ambiance ce jour-là ! Comme tu dis, il vaut mieux en rire... après coup.
    Est-ce que cela va te décourager pour faire d'autres concours de dressage ?

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  2. Oui, comme tu dis, il vaut mieux en rire...

    Non, cela ne va pas me décourager car mon nombre de participations joue plus ou moins en ma faveur et mon cheval plaît quand même pas mal en dressage.

    Je suis plus embêtée pour l'élève monitrice que j'ai amenée et qui fait beaucoup d'efforts pour participer à des concours et se former à ce type d'exercices. Elle le fait sur son temps libre et sans aucune aide financière alors que j'estime que cela devrait faire partie de sa formation et donc qu'elle devrait avoir un peu d'aide de ce côté là malgré tout. J'espère qu'elle ne se découragera pas des notes obtenues et qu'elle continuera d'avoir envie de participer à ce type d'épreuves.

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  3. Ce serait vraiment bête de s'arrêter sur une mauvaise expérience. Je t'avoue que j'ai souvent lu des témoignages ça et là ou vu moi-même des concours de dressage, et cela ne se passait pas du tout comme ce que tu décris ( heureusement, car ce serait décourager les plus passionnés ! )
    Pour ton élève, c'est aussi une façon d'apprendre que l'on ne s'enrichit pas dans le monde de l'équitation, et il vaut mieux que la passion soit plus forte que l'envie de gagner beaucoup de sous...
    Bon courage à vous deux....

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  4. Nous sommes très loin de la question de s'enrichir là, je parle de formation.

    Si l'on veut avoir des moniteurs compétents il faut mettre un minimum de moyens pour la mise en oeuvre de leur apprentissage. La compétition fait partie de cet apprentissage, comment emmener des élèves en compétition si l'on en a pas déjà fait soi même, si l'on a pas un minimum d'expérience dans ce domaine ?
    Dans cette optique, il serait normal que la formation prenne en compte les frais de participation à un certain nombre de compétitions tout au long de la formation.

    Il ne s'agit pas là de s'enrichir, mais tout simplement d'avoir les moyens de se former. Tout le monde sait qu'un élève moniteur n'est que très peu payé, et sans aide, beaucoup ne peuvent pas se permettre de faire de la compétition en plus de tous les frais que leur formation leur occasionne.

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  5. Oui ca serait assez juste que de payer un certain nbre de compétition, comme faire des stages dans d'autres domaines pour l'ouverture d'esprit. Je regrette qu'on se cantonne à une équitation. Mais je m’égare et peut-être me "goure-je" même ?

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    1. Tout à fait d'accord avec toi, mais cela dépend des tuteurs qui prennent souvent leur élève moniteur pour de la main d'oeuvre gratuite au lieu de prendre leur responsabilité de formateur. J'ai eu la chance d'avoir un excellent tuteur d'une part, et, d'autre part, notre programme incluait des stages d'initiations à d'autres disciplines telles que la voltige ou le pony games, et nous avons également eu la chance d'assister à des stages avec quelques grands cavaliers. Evidemment, il y a beaucoup d'autres disciplines à découvrir, mais lorsque la formation vous a ouvert un peu l'esprit, vous avez plus envie de vous y intéresser même si vous n'y avez pas forcément eu accès pendant votre apprentissage.

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  6. Mais oui plus de stage c'est l'accès à des connaissances plus étendues d'où ensuite une faculté plus grande à faire des choix, piocher de part et d'autres pour prendre le mieux ou le meilleur et/ou pour un cas donné. Ce n'est pas si évident de s'auto-former ensuite.

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